Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Accident

Tragédie sanglante sur une base militaire chypriote

Un stock d’armements iraniens saisis par Chypre en 2009 a explosé hier sur une base navale de l’île, faisant au moins 12 morts, dont le commandant de la marine chypriote et celui de la base, provoquant la démission du ministre de la Défense.

Les murs extérieurs de la centrale électrique de Vassilikos, non loin du lieu de l’accident, ont été éventrés par l’explosion. Patrick Baz/AFP

Une cargaison d’armes iraniennes a explosé hier matin sur la principale base navale du sud de Chypre. L’accident militaire, le pire depuis l’invasion du nord de l’île par la Turquie en 1974, a fait 12 morts et 62 blessés. Quasi attenante à l’enceinte militaire, la principale centrale électrique de l’île méditerranéenne a stoppé net sa production : trois de ses quatre bâtiments principaux ont été fortement endommagés, entraînant sur toute l’île d’importantes coupures d’électricité susceptibles de durer des semaines.
La déflagration a aussi endommagé des véhicules et des bâtiments et soufflé toutes les fenêtres de Zygi, un village de pêche très touristique. Les dégâts ont également été très importants dans le village voisin de Mari, dont les 150 habitants ont été évacués.
Les autorités ont suspendu la circulation sur l’unique autoroute reliant la capitale Nicosie, dans le centre de l’île, à Limassol, la deuxième ville du pays, sur la côte septentrionale. Les automobilistes qui s’y trouvaient lors de la série d’explosions ont raconté avoir vu des débris voler dans les airs, la route passant à moins d’un kilomètre de la base militaire.
« C’était énorme. Je suis tombée de mon lit et je me suis précipitée pour voir comment allaient les enfants », a dit Eleni Toubi, une habitante de Mari, un village séparé de la base navale par une petite colline. Les fenêtres et les portes de sa maison ont été soufflées et le toit a été endommagé.
Nicos Aspros, un agriculteur, était en train de labourer son champ au moment de l’explosion. « Mon tracteur a été soulevé d’une cinquantaine de centimètres environ, a-t-il dit. Il n’y a pas une seule maison dans les environs qui n’ait pas été endommagée. »
Le drame a fait 12 morts, dont le commandant de la marine chypriote, Andreas Ioannides, et le commandant de la base, Lambros Lambrou. L’accident a également fait 62 blessés, dont trois graves, selon un dernier bilan fourni par le gouvernement. Des pompiers qui intervenaient sur le feu de broussailles, des soldats de la garde nationale et des marins figurent parmi les victimes, mais aucun civil.
Le souffle a été tel qu’il ne reste plus aucune trace du dépôt d’armes, seulement un cratère, a raconté le président du Parlement, Yiannakis Omirou, après s’être rendu sur les lieux dont l’accès est interdit à la presse. Le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours.
L’accident, provoqué par des feux de broussailles partis de la campagne environnante, s’est produit à 5h50 (2h50 GMT) dans un local du camp Evangelos Florakis, où étaient entreposés 98 conteneurs de poudre à canon qui faisaient partie d’une cargaison d’armes saisie en 2009 dans l’est de la Méditerranée sur un navire en provenance d’Iran et à destination de la Syrie. Un comité du Conseil de sécurité de l’ONU avait conclu en mars que cette cargaison était en violation avec l’embargo sur les armes imposé à l’Iran dans le cadre des sanctions liées au programme nucléaire controversé de Téhéran.
Il s’agit d’une « tragédie aux dimensions bibliques », a commenté le ministre chypriote du Commerce, Antonis Paschalides, sur la radio publique.
Le ministre de la Défense, Costas Papacostas, et le commandant de la garde nationale, Petros Tsaliklides, ont démissionné. Selon la radio publique et CNA, de haut gradés de la garde nationale s’étaient inquiétés ces dernières semaines des conditions d’entreposage de la cargaison d’armes à l’origine de l’accident.
Un Conseil des ministres extraordinaire était prévu hier pour décider si l’île allait demander l’aide de l’Union européenne, qui a proposé ses services. La Grèce a déjà annoncé l’envoi d’experts en explosifs pour aider à l’enquête.
Plusieurs régions de la partie grecque de l’île étaient privées d’électricité et les autorités ont appelé la population au civisme pour limiter la consommation d’électricité, exhortant en particulier à limiter l’usage des climatiseurs, alors que les températures oscillent entre 35 et 40 degrés Celsius en cette saison sur l’île.
(Source : agences)
Une cargaison d’armes iraniennes a explosé hier matin sur la principale base navale du sud de Chypre. L’accident militaire, le pire depuis l’invasion du nord de l’île par la Turquie en 1974, a fait 12 morts et 62 blessés. Quasi attenante à l’enceinte militaire, la principale centrale électrique de l’île méditerranéenne a stoppé net sa production : trois de ses quatre...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut