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À La Une - Indépendance

Après la fête, le Sud-Soudan prie pour son avenir

"Accéder à l'indépendance est une chose, mais avancer ensemble pour construire un pays qui fonctionne en est une autre".

Les Sud-Soudanais ont prié, enfants comme adultes, à la cathédrale de Juba, pour que le pays reste paisible et qu'il puisse se développer. THOMAS MUKOYA/

Au lendemain de la fête de l'indépendance, les fidèles se pressent dans les églises pour célébrer le Sud-Soudan et prier pour son avenir, alors que le travail de construction du tout nouvel État ne fait que commencer.
"Hier a été un jour unique dans ma vie... Je n'étais pas vraiment sûr qu'il puisse arriver sans que le Nord et le Sud ne soient à nouveau plongés dans la guerre", raconte Gabriel Kiir, un étudiant de 23 ans, devant l'église catholique Saint-Joseph à Juba. "Aujourd'hui, tout le monde prie pour l'unité des Sudistes, pour la fin du tribalisme et de la corruption du gouvernement", ajoute-t-il, debout sous l'ombre d'un arbre à l'extérieur de l'église bondée, au milieu de centaines d'autres fidèles.
Sur la place de la Liberté, le vaste terrain où des dizaines de milliers de personnes ont célébré samedi la déclaration d'indépendance du Sud-Soudan et assisté à la première levée de drapeau du nouvel État, des jeunes bénévoles ramassent les détritus.
"C'est un énorme boulot, mais nous voulons que notre nouvelle capitale ait belle allure", explique à l'AFP John Goi Deng, l'un des animateurs. "C'est le début de la construction du pays. D'abord, vous devez nettoyer puis vous commencez à construire".
Cette construction s'annonce difficile pour le Sud-Soudan, l'un des pays les plus pauvres du monde, qui va devoir faire face à d'importants défis après plusieurs décennies de conflits dévastateurs entre les rebelles sudistes et les gouvernements soudanais successifs, qui ont laissé le pays en ruines.
Selon un récent rapport d'International Crisis Group, le classement du Sud-Soudan sur l'échelle de l'ONU pour l'Indice de développement humain -qui évalue la qualité de vie et le développement d'un pays- devrait être inférieur à celui du Soudan, déjà 154e sur 169 pays répertoriés.
Outre des infrastructures primitives, le pays est toujours marqué par des violences qui ont fait plus de 1 800 morts cette année, selon les estimations des Nations unies. Il devra aussi s'attaquer à la corruption de ses politiques et aux violations des droits de l'Homme commises par son armée, composée d'anciens rebelles qui peinent à former une force régulière.
Par ailleurs, de nombreuses questions épineuses n'ont toujours pas été réglées avec le Nord, laissant planer la menace d'un nouveau conflit.
Venu prononcer le sermon à la cathédrale de Juba, le cardinal kenyan Mgr John Njue a appelé les dirigeants sud-soudanais à être des "instruments de paix et d'union". "Ne tombez pas dans les mêmes pièges que tant d'autres avant vous", a-t-il lancé.
A l'église pentecôtiste de Juba, elle aussi bondée, le culte de dimanche est consacré à l'action de grâce pour le nouvel Etat. "Nous prions pour que le pays reste paisible et qu'il puisse se développer", explique le pasteur Marcelo Obwoma.
"Pendant toutes les années de guerre, les gens ont prié pour la paix et l'indépendance. Alors maintenant nous sommes venus à l'église pour remercier Dieu de nous les avoir données et demander son aide", renchérit le député Julius Moilinga, debout sur les marches de l'église. "Accéder à l'indépendance est une chose, mais avancer ensemble pour construire un pays qui fonctionne en est une autre", ajoute-t-il.
A l'autre bout de la ville, Aloysious Keny, un ouvrier de 36 ans, explique que pour la première fois il s'est senti suffisamment confiant pour rapatrier ses enfants, réfugiés en Ouganda depuis une dizaine d'années. "L'avenir a commencé hier", assure-t-il. "La paix est maintenant confirmée et le bonheur que nous avons ressenti va durer pour notre pays et nos enfants", poursuit-il.
Au lendemain de la fête de l'indépendance, les fidèles se pressent dans les églises pour célébrer le Sud-Soudan et prier pour son avenir, alors que le travail de construction du tout nouvel État ne fait que commencer."Hier a été un jour unique dans ma vie... Je n'étais pas vraiment sûr qu'il puisse arriver sans que le Nord et le Sud ne soient à nouveau plongés dans la guerre",...
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