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Moyen Orient et Monde - Reportage

Les réfugiés syriens ont le mal du pays, mais les retours restent rares

Un père vient de nommer son premier-né « Tayyip Erdogan », du nom du Premier ministre turc.
Les milliers de Syriens qui ont fui la répression pour la Turquie ont le mal du pays, mais les retours restent rares, et les réfugiés rendent hommage à leur pays d’accueil : l’un d’eux a baptisé son fils Tayyip Erdogan, du nom du Premier ministre turc.
A priori, les conditions de vie sont plutôt acceptables, dans le camp de toile de Yayladagi dans le Sud, qui accueille 1 600 personnes, selon les témoignages recueillis par l’AFP au moyen d’une caméra placée à l’intérieur du camp : repas chaud, eau courante, électricité, aire de jeux et lieu de prière.
Mais certains se plaignent de l’accès limité à l’eau potable et aux produits de première nécessité. « Ce n’est pas si bien ici (...) Ce n’est pas comme d’être dans son propre pays », déplore un réfugié. « Mais, ajoute-t-il, nous remercions quand même le gouvernement turc. » Les plus chanceux sont ravitaillés par des membres de leur famille, qui viennent de l’extérieur.
Blessé par balle au mollet, un autre réfugié ne tarit pas d’éloges pour les Turcs, qui l’ont accueilli avec sa famille. « On s’occupe très bien de nous », affirme-t-il, expliquant que son premier enfant est né début juin, dans un hôpital turc. « Je ne sais pas comment je peux remercier le peuple et le gouvernement turcs. Comme c’est mon premier enfant, je voulais offrir quelque chose à la Turquie et je l’ai appelé Tayyip Erdogan », du nom du Premier ministre turc, raconte-t-il. Lors d’une récente visite au camp, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a remis une pièce d’or au nouveau-né, comme le veut la tradition turque.
Le nombre des réfugiés syriens en Turquie a décru de plusieurs centaines, depuis l’appel au retour lancé par le président syrien il y a dix jours, et est passé à 11 122 personnes hier, a-t-on indiqué de source officielle. Depuis dimanche, 375 personnes sont retournées en Syrie, et 39 ont été admises dans les camps.
À Yayladagi, les enfants ont trouvé leurs marques, et comme partout, ils jouent dans les « rues », à l’ombre des centaines de tentes du Croissant-Rouge turc. Ils font le V de la victoire aux journalistes qui essaient de les filmer de l’extérieur de la clôture occultée par une bâche bleue. La police qui patrouille chasse les photographes qui s’approchent de trop près.
Un homme explique devant la caméra qu’il a été blessé par balle il y a trois mois lorsqu’il manifestait dans son hameau près de Khirbet el-Joz, à un kilomètre de la frontière turque. Il affirme avoir été arrêté par les services secrets et soigné dans un premier temps dans un dispensaire avant d’être mis en prison, où il a été torturé. « On m’a libéré quand (le président syrien) a proclamé la première amnistie », le 31 mai, explique cet homme d’une cinquantaine d’années, assis à même le sol avec d’autres blessés. « Mon doigt a été arraché. J’ai été touché au ventre et aux reins. Après quatre opérations en Turquie, je suis encore en vie grâce à Dieu. Je remercie le peuple turc et les gens du village de Khirbet el-Joz de m’avoir aidé et de m’avoir transporté de Syrie en Turquie », dit-il.
Tala el-Alouch est un déserteur, simple soldat syrien. « On nous envoyait tirer sur des civils qui n’avaient pas d’armes, à Jisr el-Choughour... Je n’en pouvais plus et j’ai déserté », dit-il. Jisr el-Choughour, à une quarantaine de kilomètres de la frontière turque, a été investie par les troupes syriennes début juin, poussant une grande partie de sa population à se réfugier en territoire turc.
Plusieurs réfugiés sont actuellement en convalescence dans le camp, après avoir été traités en Turquie pour des blessures par balles, parfois graves. Cinquante et un Syriens restent hospitalisés sur le sol turc, selon les chiffres officiels.

©AFP
Les milliers de Syriens qui ont fui la répression pour la Turquie ont le mal du pays, mais les retours restent rares, et les réfugiés rendent hommage à leur pays d’accueil : l’un d’eux a baptisé son fils Tayyip Erdogan, du nom du Premier ministre turc.A priori, les conditions de vie sont plutôt acceptables, dans le camp de toile de Yayladagi dans le Sud, qui accueille 1 600...

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