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Actualités - Contestation

Syrie : encore des tués, l'UE qualifie la répression de "révoltante"

Les forces de l'ordre ont ouvert le feu pour disperser les manifestations en Syrie, faisant plusieurs morts, lors d'un nouveau vendredi de la colère, l'UE accentuant la pression sur le régime et dénonçant la répression "révoltante" en cours.

Fuyant l'arrivée massive de l'armée syrienne à proximité de la frontière, des centaines de personnes se sont réfugiées en Turquie au cours des dernières 24 heures./

Neuf personnes ont été tuées vendredi en Syrie, cinq à Kessoua, trois à Damas et une à Homs (centre), lorsque les forces de sécurité syriennes ont ouvert le feu sur des manifestants, a-t-on appris auprès de militants de droits de l'Homme.
Cinq personnes ont été tuées et six blessées à Kessoua, près de Damas, a indiqué à l'AFP Mohammad Enad Souleimane, membre de l’Organisation syrienne des droits de l’Homme, présent sur place.
La manifestation est partie de la mosquée après la prière hebdomadaire du vendredi: les manifestants ont défilé quelques minutes, avant que les forces de sécurité ouvrent le feu pour les disperser, a-t-il expliqué.
Un peu plus tôt, le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel Rahmane, avait fait état d'au moins un mort et de neuf blessés à Kessoua.
À Damas, selon un militant sur place, trois personnes ont par ailleurs été tuées et 25 blessées dans le quartier de Barzeh. Les forces de sécurité ont essayé de disperser une manifestation appelant à la chute du régime, faisant d’abord usage de gaz lacrymogène, avant d’ouvrir le feu.
D'après M. Abdel Rahmane, les forces de police ont également ouvert le feu à Homs (centre), faisant un mort.

Comme tous les vendredi, des milliers de personnes ont défilé dans les rues dans tout le pays à l'issue de la prière musulmane hebdomadaire pour réclamer la chute du régime.
Dans son appel à manifester, le groupe "The Syrian révolution 2011", moteur de la contestation, indique sur sa page Facebook que la journée de vendredi est placée cette semaine sous le thème: "Bachar n'est plus mon président et son gouvernement ne me représente plus".
"Les forces de police ont ouvert le feu à Kessoua et à Homs" (centre) et ont fait usage de grenades lacrymogènes, notamment à Damas, a précisé M. Abdel Rahmane précisant qu'il y a eu des arrestations.
"Plus de 30 000 personnes ont manifesté à Deir Ezzor" (est), "10 000 personnes environ ont défilé dans la région d'Idleb (nord-ouest) et des milliers d'autres ailleurs dans le pays", selon lui.
La répression a fait depuis le 15 mars plus de 1 300 morts parmi les civils et entraîné l'arrestation de plus de 10 000 personnes, selon des ONG syriennes.
Par ailleurs, des commerçants ayant répondu à un appel à une grève générale jeudi ont été arrêtés, notamment dans le sud du pays, a indiqué le chef de l'association nationale des droits de l'Homme Amar Qorbi, précisant que les arrestations se poursuivaient vendredi.
Face à l'intransigeance de Damas, l'Union européenne a décidé vendredi d'accentuer sa pression sur le régime en mettant en cause sa légitimité du fait de la répression "révoltante" en cours et en imposant des sanctions contre des responsables des gardiens de la révolution iraniens, accusés d'aider Damas.
"En faisant le choix de la répression plutôt que de tenir les promesses de réformes de grande ampleur qu'il a lui-même faites, le régime sape sa légitimité", indiquent les dirigeants européens dans un projet de déclaration commune qui doit être approuvé à l'occasion d'un sommet à Bruxelles.
En parallèle, un nouveau train de sanctions européennes contre la Syrie, le troisième, est entré en vigueur vendredi. Il vise sept personnes, dont trois responsables des gardiens de la révolution (Pasdaran), l'armée d'élite de la république islamique, et quatre sociétés.
Ils sont accusés par les Européens d'être "impliqués dans la fourniture de matériel et d'assistance pour aider le régime syrien à réprimer les manifestations en Syrie" et visés par un gel de leurs avoirs en Europe et une interdiction de visa.
Fuyant l'arrivée massive de l'armée syrienne à proximité de la frontière, des centaines de personnes se sont réfugiées en Turquie au cours des dernières 24 heures.
"Entre le 23 et le 24 juin, 1 578 citoyens syriens supplémentaires ont été acceptés dans notre pays", a annoncé le centre gouvernemental turc de gestion des crises.
Le nombre de réfugiés syriens en Turquie atteint ainsi 11 739 et tous sont hébergés dans cinq camps gérés par le Croissant-Rouge turc dans la province de Hatay (sud), a-t-il ajouté.
Selon des observateurs turcs, le pire serait une contagion de la révolte à la deuxième plus grande ville syrienne à Alep (nord), coeur économique et située seulement à 90 km de la frontière, qui serait accompagnée d'un exode massif.
"Alep est un bastion du régime (syrien), si la révolte gagne la ville, ce serait la catastrophe humanitaire", estime pour sa part Nebil Al-Said, un Syrien installé de longue date à Hatay.
Des centaines de soldats appuyés par des chars ont pénétré jeudi matin dans le village de Khirbet al-Joz (nord-ouest), à moins d'un kilomètre de la frontière, selon un militant des droits de l'homme.
Ce raid de l'armée syrienne a été qualifié de "très inquiétant" par la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, qui a mis en garde contre "une escalade de la violence dans la région".
Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a pour sa part indiqué qu'il poursuivait ses contacts avec la Syrie pour l'encourager à mettre en oeuvre des réformes et mettre fin à la répression sanglante.
Le dernier discours du président syrien Bachar el-Assad, lundi, "contenait des éléments positifs en termes d'indications de réformes. Mais il est très important que des pas concrets soient faits dans la pratique", a déclaré M. Davutoglu, cité par l'agence Anatolie.

Neuf personnes ont été tuées vendredi en Syrie, cinq à Kessoua, trois à Damas et une à Homs (centre), lorsque les forces de sécurité syriennes ont ouvert le feu sur des manifestants, a-t-on appris auprès de militants de droits de l'Homme.Cinq personnes ont été tuées et six blessées à Kessoua, près de Damas, a indiqué à l'AFP Mohammad Enad Souleimane, membre de...