Le jour où elles se lèveront...

Attendu :
- que dans le monde, 72 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire n’y vont pas. Que 39 millions d’entre eux, soit 54 %, sont des filles ;
- que pendant plusieurs semaines, après la chute de Moubarak, l’armée égyptienne a fait subir des tests de virginité à des femmes arrêtées. Ces tests visaient à « protéger l’armée contre des accusations de viol » en cours de détention ;
- que 1 152 femmes sont violées chaque jour en République démocratique du Congo ;
- que 87 % des Afghanes sont analphabètes ;
- qu’une Afghane sur 11 risque de perdre la vie en la donnant ;
- que les Congolaises ne peuvent signer aucun acte légal sans l’autorisation de leur mari ;
- que plus de 1 000 filles et femmes sont victimes de crimes d’honneur chaque année au Pakistan ;
- que plus de 90 % des Pakistanaises subissent des violences domestiques au cours de leur vie ;
- que sur le dernier siècle, l’Inde a « perdu » 50 millions d’Indiennes en raison du nombre élevé d’avortements sélectifs et d’infanticides de fillettes ;
- qu’à poste et expérience égaux, les Français gagnaient 10 % de plus que les Françaises en 2009. Si la réduction du fossé salarial entre hommes et femmes a été constante pendant des décennies, elle s’est arrêtée dans les années 90 ;
- que 95 % des Somaliennes subissent des mutilations génitales entre leur quatrième et leur onzième anniversaire ;
- que 55 femmes ont été tuées par leur mari en Espagne en 2009 ;
- qu’au Maroc, une mère ne peut voyager seule à l’étranger avec ses enfants sans l’accord du père ;
- que la chose la plus dangereuse qu’une femme puisse faire en Somalie « est de tomber enceinte », dixit la ministre somalienne à la Condition féminine, Maryan Qasim ;
- qu’au Liban, en 2011, il n’y a aucune femme dans le gouvernement ;
- qu’une étudiante australienne sur six dit avoir été victime d’un viol durant sa vie. Qu’une étudiante australienne sur deux dit avoir été victime de harcèlement sexuel. Que seulement 2 % de ces victimes australiennes ont saisi la police.

Posons l’hypothèse :
- que toutes les victimes d’agressions (les Congolaises, les Australiennes, les Espagnoles...) portent plainte ;
- que toutes les petites filles aillent à l’école ;
- que les femmes gagnent, à diplôme et expérience égaux, le même salaire que les hommes ;
- que les médecins et faiseuses d’ange refusent d’avorter des fœtus indiens féminins ;
- que les gouvernements, présidences et parlements comprennent un nombre de femmes proportionnel à leur pourcentage dans la population ;
- que quand une femme dit « non », on respecte son « non » ;
- qu’on les traite comme des adultes quand elles le sont et non comme des enfants qu’elles ne sont plus depuis longtemps. Qu’on les traite comme des enfants quand elles le sont et non comme des adultes qu’elles ne sont pas encore.

Le résultat serait :
- une révolution à côté de laquelle le réchauffement climatique tiendrait du pet de souris.