L’opposition compte, par ailleurs, continuer sur sa lancée en tirant à boulets rouges sur le nouveau cabinet qu’elle taxe d’être le fruit d’une entente « Syrie-Hezbollah », un cabinet qui va tenter selon elle, par tous les moyens, de contourner les résolutions onusiennes et de ne pas coopérer avec le tribunal international. D’autre part, elle va s’atteler à préserver les acquis de la révolution du Cèdre, motiver l’opinion publique qui la soutient et tenter à chaque échéance de « matraquer » les initiatives prises par la nouvelle formation gouvernementale, notamment si elles vont à l’encontre des intérêts du Liban.
Dans ce contexte régional explosif, les mêmes sources ont affirmé que Saad Hariri n’a nullement l’intention actuellement de rentrer à Beyrouth, le danger sécuritaire l’entourant étant à son plus haut degré. « Le président Hariri prend très au sérieux les menaces sécuritaires qui pèsent sur sa personne, insiste un membre du 14 Mars, et préfère donc rester à l’étranger le temps que les choses se décantent. »
Mais, poursuit-il, « les forces du 14 Mars vont se réunir régulièrement pour dynamiser leur action et coordonner leurs efforts pour protéger le Liban des dangers qui le menacent ».
Certes, les pôles du 8 Mars sont majoritaires actuellement et ont réussi à former un cabinet. Mais peut-on passer outre toutes les failles de forme et de fond qui le caractérise ? La principale faille va se traduire dans une déclaration ministérielle brève, concise qui ne peut répondre aux aspirations des principales forces qui composent ce gouvernement du fait des mesures de prudence que préfère prendre Nagib Mikati. L’autre faille qu’on ne peut occulter, c’est que l’attentisme sera maître du jeu du fait des développements régionaux et notamment en Syrie. De ce fait, le volontarisme réformateur dont font preuve certains ne peut donc se traduire dans la pratique. Peut-on, par ailleurs, occulter la froideur arabe et internationale qui a accueilli la nouvelle formation gouvernementale ? Autant de facteurs qui jouent en faveur de l’opposition, si celle-ci réussit à serrer les rangs en attendant que les vents tournent franchement en sa faveur.
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