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Moyen Orient et Monde - Crise

Le Parlement iranien relance l’offensive contre le gouvernement Ahmadinejad

Procédure de destitution du chef de la diplomatie et rejet de l’investiture d’un ministre, les conservateurs religieux attaquent sur tous les fronts.

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a défendu hier au Parlement la nomination de son candidat au poste de ministre des Sports, un ministère dont la création lui a été imposée par le Majlis.Behrouz Mehri/AFP

Le Parlement iranien, dominé par les conservateurs religieux opposés au président Mahmoud Ahmadinejad, a repris hier l’offensive contre le gouvernement. La présidence du Majlis a avalisé une lettre de 33 députés conservateurs demandant la destitution du chef de la diplomatie, Ali Akbar Salehi, pour avoir nommé vice-ministre, malgré de multiples mises en garde, un proche du directeur de cabinet controversé de M. Ahmadinejad. « La nomination de Mohammad Sharif Malekzadeh (...) comme vice-ministre (des Affaires étrangères) chargé de l’Administration et des Finances porte atteinte aux intérêts du régime à l’étranger », a affirmé cette lettre lue officiellement en session.
L’initiative du Parlement a entraîné, quelques heures plus tard, l’annonce par l’agence IRNA que M. Malekzadeh avait « présenté sa démission » et que M. Salehi l’avait « acceptée ». La démission de M. Malekzadeh devrait mettre fin à la procédure de destitution de M. Salehi, ont estimé plusieurs députés. Le président du Parlement, Ali Larijani, a toutefois souligné que la décision de l’abandonner revenait légalement aux députés qui l’ont initiée. Ces derniers ont reproché à M. Salehi d’avoir ignoré leurs avertissements, ainsi que ceux du pouvoir judiciaire et du ministère des Renseignements sur « le passé discutable » de M. Malekzadeh, ancien responsable du Haut Conseil des Iraniens à l’étranger dirigé par Rahim Esfandiar Machaie, directeur de cabinet et principal conseiller du président Ahmadinejad. Plusieurs membres de ce Haut Conseil ont été arrêtés par la justice ces dernières semaines pour divers motifs, notamment des malversations financières, selon des députés conservateurs. Les députés ont affirmé dans leur lettre que le nouveau vice-ministre était lui aussi « sur le point d’être arrêté » pour plusieurs « affaires financières et non financières ».
M. Machaie est la bête noire des conservateurs religieux. Le courant ultraconservateur du régime iranien mène depuis deux mois une vaste offensive politique pour obtenir le limogeage de cet influent conseiller jugé trop libéral et trop nationaliste, qu’ils accusent de diriger un « courant déviationniste » visant à saper les institutions de la République islamique. M. Ahmadinejad a toutefois jusqu’à présent refusé de se séparer de son directeur de cabinet.
Le Majlis a par ailleurs rejeté hier à une large majorité l’investiture d’un ministre des Sports proposé par M. Ahmadinejad, nouvel épisode d’un bras de fer de plusieurs mois autour de la création de ce nouveau ministère imposée au gouvernement par le Parlement. Le président a fini par céder, mais en assortissant la présentation du nouveau ministre d’une lettre très critique qui a provoqué la colère des députés.
Cette nouvelle offensive du Parlement contre l’exécutif intervient alors que M. Ahmadinejad et son entourage, M. Machaie en tête, sont soumis depuis deux mois à de violentes critiques des conservateurs religieux, qui leur reprochent notamment de contester l’autorité du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. La crise opposant le président à la ligne dure de son propre camp a éclaté en avril après que M. Ahmadinejad eut ouvertement contesté un veto du guide suprême l’empêchant de limoger le ministre du Renseignement, proche des ultraconservateurs. Depuis, les attaques contre le camp présidentiel et les décisions de l’exécutif sont quasi quotidiennes, en dépit de plusieurs appels au calme lancés par l’ayatollah Khamenei qui a demandé à ses partisans de laisser le gouvernement « faire son travail ».
(Source : AFP)
Le Parlement iranien, dominé par les conservateurs religieux opposés au président Mahmoud Ahmadinejad, a repris hier l’offensive contre le gouvernement. La présidence du Majlis a avalisé une lettre de 33 députés conservateurs demandant la destitution du chef de la diplomatie, Ali Akbar Salehi, pour avoir nommé vice-ministre, malgré de multiples mises en garde, un proche du...

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