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Économie - Réunion

G20 agricole : un consensus encore difficile à trouver

Les ministres de l’Agriculture du G20 se retrouvent aujourd’hui et demain à Paris pour négocier un accord sur la lutte contre la volatilité des prix des produits agricoles, un compromis difficile à trouver pour les vingt économies les plus puissantes
de la planète.
« Ce sera difficile d’arracher un accord » tant les « divergences sont profondes » entre les membres du G20, prévient le ministre français de l’agriculture, Bruno Le Maire.
La France, qui en assure la présidence, a décidé de mettre pour la première fois l’agriculture à l’agenda du G20 avec pour objectif la mise en place d’une nouvelle gouvernance mondiale sur ce secteur redevenu « stratégique ».
Pour Paris, la question est d’autant plus urgente que les matières premières agricoles sont reparties à la hausse depuis plusieurs mois, quand quelque 900 millions d’être humains souffrent de malnutrition.
Le premier objectif est de calmer cette volatilité « excessive » pour éviter de nouvelles émeutes de la faim comme celles qui ont eu lieu en 2007 et 2008 lorsque les prix des produits alimentaires ont brusquement flambé.
Mais dans le plan d’actions en cinq points avancé par la présidence française, certaines propositions passent mal.
Si un consensus se dégage sur la nécessité de reprendre les investissements dans l’agriculture pour augmenter la production – et notamment dans les pays en voie de développement –, ce n’est pas le cas lorsque Paris plaide pour une plus grande transparence des marchés agricoles.
La régulation de ces marchés est un autre sujet sensible.
De leur côté, les organisations non gouvernementales (ONG) ont regretté l’absence de propositions sur la mise en place de stocks pour réguler les prix ainsi que sur les biocarburants, accusés de faire concurrence à l’alimentation. Sur ce dernier point, « le sujet n’est pas mûr », a fait valoir Bruno Le Maire. Les États-Unis mais aussi le Brésil, grands producteurs de biocarburants, sont réticents à limiter cette activité.
« Se rassembler au G20 pour faire le point sur la sécurité alimentaire est une avancée majeure », a toutefois estimé le secrétaire américain à l’Agriculture, Tom Vilsack, quelques jours avant la réunion de Paris.
« Notre objectif est de réduire la famine à travers le monde en augmentant la disponibilité et l’accessibilité à la nourriture », a-t-il ajouté.
Selon lui, « il est également important que nous profitions de cette occasion (...) pour améliorer la transparence des marchés et en finir avec des pratiques qui faussent le marché ».
L’Inde « discutera des moyens d’accroître la production agricole, d’améliorer la coordination au niveau mondial et d’identifier les méthodes pour pallier la volatilité des prix », a déclaré de son côté à l’AFP un responsable au ministère indien de l’Agriculture.
Avec plus de 1,1 milliard d’habitants, l’Inde compte près des deux tiers de sa population dans l’agriculture qui demeure un secteur économique essentiel, représentant 15 % de son produit intérieur brut (PIB).
Cette réunion est aussi l’occasion pour les pays émergents, où l’agriculture est un secteur essentiel, de faire valoir leurs vues. Le Brésil ou l’Argentine, deux poids lourds dans le secteur agroalimentaire, arrivent à Paris avec la ferme intention de contrer toute tentative d’imposer un contrôle des prix, a ainsi rappelé la délégation argentine.

©AFP
« Ce sera difficile d’arracher un accord » tant les « divergences sont profondes » entre les membres du G20, prévient le ministre français de l’agriculture, Bruno Le Maire.La France, qui en assure la présidence, a décidé de mettre pour la première fois l’agriculture à l’agenda du G20 avec pour objectif la mise en place d’une nouvelle gouvernance mondiale sur ce...

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