Inauguration de quatre projets financés par l’UE au Liban

Une délégation de l’Union européenne (UE) au Liban, conduite par Angelina Eichhorst, et le président du Conseil du développement et de la reconstruction, Nabil Jisr, ont effectué mardi dernier une tournée au Liban-Sud, où ils ont inauguré des projets de développement financés par l’UE. La délégation s’est rendue à Kfarhamam, Helta, el-Mery, Nabatiyeh et Roumin, cinq villes qui ont bénéficié du soutien de l’Union européenne pour la réhabilitation des structures sanitaires. La visite a couvert quatre projets achevés dans deux régions du Liban-Sud : Hasbaya et Nabatiyeh.
« Aujourd’hui, nous voyons les résultats concrets de l’engagement de l’Union européenne au Liban-Sud », a indiqué la chef de la Délégation de l’UE. Les différents projets, menés avec le CDR et le Fonds de développement économique et social s’inscrivent dans le cadre du « programme de soutien à la relance économique et à la reconstruction du Liban ». Cette aide financière de 18 millions d’euros, allouée après la crise de 2006, a permis d’engager plusieurs projets dans les localités les plus affectées. À ce jour, le Fonds de développement économique et social a contribué au financement de plus de 5 565 projets et de plus de 3 445 nouveaux emplois.
Mme Eichhorst a réaffirmé l’engagement de l’UE dans le domaine du développement local en soulignant que « le développement régional et le soutien aux communautés locales sont les clés de l’avenir du pays ». Parce que le Liban-Sud a souffert de nombreux dommages pendant la guerre de 2006, plus de 20 millions d’euros ont été attribués à cette région, sur un budget total de 54 millions d’euros débloqués par l’Union européenne pour le développement local du Liban.

Participer au développement sur une base durable
Le développement économique de la région passe par la réhabilitation et la construction d’infrastructures permettant un accès à tous les services de base. Il passe également par la création d’emplois pour permettre l’amélioration des conditions de vie des populations locales. Construction de bâtiments municipaux, de canaux d’irrigation, de systèmes de traitement de l’eau, réhabilitation de puits : tous les travaux visent à un développement local sur le long terme. Dans plusieurs allocutions remarquées, Nabil el-Jisr a souligné les avancées réalisées dans ces domaines et réaffirmé l’engagement du CDR au développement de la partie sud du pays.
Les différents projets ont été mis en place en tenant compte des besoins exprimés par les municipalités, a-t-il expliqué. Helta, el-Mery ou Kfarhamam font partie des communautés les plus pauvres et les moins développées de la région de Hasbaya. L’agriculture représente le premier secteur vital et concentre environ 60 % de la force de travail locale. Pour intensifier la capacité de production, l’installation d’équipements adaptés est essentielle. La mise en place d’un système d’irrigation sur la rivière Hasbani à el-Mery permet désormais l’approvisionnement en eau de plus de la moitié des terres agricoles dans la localité, soit 400 à 600 hectares. La possibilité de disposer d’eau en permanence écarte le risque de pénurie en été. Cela permet aux agriculteurs d’assurer leur production tout au long de l’année et d’accroître leurs revenus.
De même, de nombreux villages, comme celui de Halta, se trouvent en dehors du plan national pour le traitement des eaux usées, mais peuvent avoir accès à l’eau potable grâce à l’installation d’une station de traitement de l’eau qui permet de protéger la population contre les risques de pollution. L’instauration d’un environnement sain est primordiale au développement local, « sans quoi les citoyens ne sont pas en mesure de développer tout leur potentiel », a précisé la chef de la Délégation de l’UE.
Au terme de la visite des différentes localités, Mme Eichhorst a salué les moukhtars et les membres des différentes municipalités, venus en nombre pour l’inauguration. « Les acteurs locaux doivent avoir un rôle de premier plan dans le processus de développement », a-t-elle conclu, en appelant à une réforme pour la décentralisation au Liban.