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Sport

Un capitaine débarqué

Pendant dix ans, Michael Ballack a incarné le football allemand jusqu’à ce qu’il se blesse juste avant la Coupe du monde 2010 et que la jeune et talentueuse Nationalmannschaft, 3e en Afrique du Sud, ne lui donne à 34 ans un irrémédiable coup de vieux, officialisé hier.
Aucun trophée, quelques coups d’éclat et une image brouillée : le bilan des années Ballack fait pâle figure face aux palmarès forgés par Fritz Walter, Franz Beckenbauer ou Lothar Matthäus.
Rarement un capitaine allemand n’aura été aussi contesté. La faute sans doute à son style de jeu qui n’a ni la rage de vaincre et l’engagement physique typiquement allemands de ses prédécesseurs ni les fulgurances techniques de la jeune génération.
La faute aussi à son manque de charisme qui peut passer pour de l’arrogance, mais qui est un héritage de son enfance en ex-RDA communiste.
À 10 ans, Michael, fils unique d’un couple d’ingénieurs, est déjà la star du FC Karl-Marx-Stadt où il est surnommé le « petit Empereur », en référence au « Kaiser », Franz Beckenbauer.
En 1995, il signe à 19 ans son premier contrat pro avec le club de Chemnitz, le nouveau nom de Karl-Marx-Stadt depuis la réunification, puis rejoint en 1997 le promu Kaiserslautern.

Le « presque champion »
Les « Diables rouges » ont de l’ambition et un entraîneur à poigne, Otto Rehhagel, qui les conduit, à la surprise générale, au titre de champion d’Allemagne en 1998.
Ballack décroche l’année suivante sa première sélection en équipe nationale et rejoint le Bayer Leverkusen.
Il lui faudra attendre la saison 2001-2002 et un autre entraîneur de caractère, Klaus Toppmöller, pour qu’il explose réellement, tout en héritant d’un surnom peu flatteur qui l’accompagnera toute sa carrière, le « presque champion ».
En 2002, Ballack réalise en effet un incroyable quadruplé de... 2e place (championnat et Coupe d’Allemagne, Ligue des champions, Coupe du monde), dont cette finale du Mondial en Corée du Sud et Japon qu’il suivra – suspendu pour s’être sacrifié en demi-finale – des tribunes. Mais il poursuit son irrésistible ascension, sociale et sportive, en rejoignant « LE » club allemand, le Bayern Munich.Devenu le joueur allemand le mieux payé de Bundesliga, Ballack est à son zénith : icône publicitaire, mari et père de famille comblé, il est le « capitano » promu en 2004 par Jürgen Klinsmann pour mener à bien la révolution d’un football allemand trop stéréotypé et démodé.

Énième blessure
Avec un Ballack jouant sur une jambe (blessure à un mollet), l’Allemagne atteint en 2006 les demi-finales de sa Coupe du monde et arrache la 3e place.
Parti pour Chelsea, le meneur de jeu s’éloigne toujours plus des supporteurs et observateurs allemands qui se moquent de ses larmes après la finale de la Ligue des champions 2008, perdue aux tirs au but contre Manchester United. L’Euro 2008 marque un tournant : l’Allemagne s’incline en finale contre l’Espagne, mais le capitaine, avec ses récriminations incessantes, insupporte ses coéquipiers et l’encadrement.
La star de la Nationalmannschaft, c’est désormais Joachim Löw qui transforme définitivement la sélection avec des jeunes joueurs, doués techniquement et sans complexes (Özil, Müller, Khedira), que Ballack doit encadrer au moins jusqu’en Afrique du Sud. Mais un tacle de Kevin-Prince Boateng en finale de la Coupe d’Angleterre en mai 2010, puis une énième blessure en septembre, le poussent vers la sortie.
Avec 98 sélections, comme souvent à deux doigts d’une belle consécration.
                (Source : AFP)
Pendant dix ans, Michael Ballack a incarné le football allemand jusqu’à ce qu’il se blesse juste avant la Coupe du monde 2010 et que la jeune et talentueuse Nationalmannschaft, 3e en Afrique du Sud, ne lui donne à 34 ans un irrémédiable coup de vieux, officialisé hier.Aucun trophée, quelques coups d’éclat et une image brouillée : le bilan des années Ballack fait pâle figure face...

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