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Lifestyle - Reportage

Central Park veut expulser ses musiciens ambulants

Une nouvelle campagne visant à établir huit « zones de silence », y compris dans les endroits les plus connus pour leurs concerts en plein air, est en train de transformer les musiciens en hors-la-loi.

Depuis que la fontaine de Bethesda a été classée zone de silence, Meta Epstein n’a plus le droit de jouer de la harpe.   Photos Don Emmert/AFP

Peu d’instruments sont plus doux que la harpe, mais la police des parcs de New York a déclaré que les musiciens ambulants, dont la harpiste Meta Epstein, étaient gênants et devaient être expulsés de Central Park. Après avoir été laissée en paix des années avec son instrument aux boiseries dorées, Meta Epstein, 59 ans, dit qu’elle est tout à coup traitée comme une menace. La police des parcs l’a accusée de fouler l’herbe et lui a demandé de partir. « Je ne comprends pas, tout le monde ici joue au football avec des bottes et des chaussures à crampons », dit-elle ahurie. « Ils n’étaient vraiment pas aimables, je n’ai pas l’habitude d’être intimidée par la police. Ils nous privent de notre travail », poursuit-elle.
Plus loin, le long des colonnades qui entourent la fontaine de Bethesda, quelques autres musiciens continuent à jouer Mozart, insouciants de l’interdiction. Cet endroit n’est pas seulement très fréquenté par les touristes, c’est aussi un des lieux de New York, en dehors des salles de concert, qui offrent une excellente acoustique. Les musiciens présents, dont un chanteur japonais et un contrebassiste ukrainien, soulignent que jouer de la musique classique acceptée par tous ne les a pas sauvés. John Boyd, un chanteur de 48 ans à la voix profonde, sort huit feuillets roses de sa poche, des contraventions allant de 50 à 350 dollars. « Je suis effondré, ma vie est bouleversée par cette histoire », ajoute ce musicien, qui veut s’adresser aux tribunaux.
Les responsables de Central Park assurent qu’ils n’ont rien contre les musiciens ambulants, ils ne veulent simplement pas d’eux dans les « zones de silence », qui ont été marquées par de nouveaux panneaux verts et blancs. Une porte-parole des parcs, Vickie Karp, précise que cette zone inclut la fontaine de Bethesda, Shakespeare Garden, Sheep Meadow et Strawberry Fields, le monument à la mémoire de John Lennon, qui a été assassiné tout près. « Des milliers de personnes viennent dans le parc pour avoir la paix, estime Mme Karp dans un courriel. Les parcs sont l’un des rares endroits où l’on peut entendre les sons de la nature, le chant des oiseaux, le vent dans les arbres, l’eau qui coule, les conversations humaines. » « Nous ne sommes pas contre la musique. Nous sommes simplement pour le calme », ajoute-t-elle.
Arlen Oleson, 56 ans, qui joue du xylophone, rappelle que de gigantesques concerts de groupes de rock sont organisés dans Central Park à grands renforts de haut-parleurs, amenant des dizaines de milliers de spectateurs qui foulent tranquillement l’herbe à leurs pieds. « C’est d’une hypocrisie exaspérante », dit-il. La semaine dernière, les musiciens ambulants ont reçu un appui important. Norman Siegel, un avocat spécialiste des droits civils, a pris fait et cause pour eux, et M. Boyd assure qu’il va l’aider à ne pas payer ses contraventions. Geoffrey Croft, fondateur de NYC Park Advocates, une organisation de défense des parcs, a qualifié quant à lui l’affaire d’ « absurde ». « Il y a toujours eu de la musique dans les parcs, dit-il. Je me demande bien qui se plaint. »

(Source : AFP)
Peu d’instruments sont plus doux que la harpe, mais la police des parcs de New York a déclaré que les musiciens ambulants, dont la harpiste Meta Epstein, étaient gênants et devaient être expulsés de Central Park. Après avoir été laissée en paix des années avec son instrument aux boiseries dorées, Meta Epstein, 59 ans, dit qu’elle est tout à coup traitée comme une...

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