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Sport

Lebron James, le roi déchu

Accueilli comme un roi l’été dernier à Miami, LeBron James est passé à côté de sa finale face à Dallas. Un « échec personnel » qui ravit ses nombreux détracteurs. Les critiques et les moqueries pleuvent sur le « King » qui aura du mal à redorer sa couronne, même s’il promet que son heure viendra.
« Les “haters” ? Ils ont encore un mois pour continuer à me détester. » Avant les finales, LeBron James savourait déjà son succès. Aujourd’hui, la planète basket se frotte les mains. Pas tant pour la victoire de Dallas que pour la défaite de Miami. Depuis dimanche, les blagues fleurissent un peu partout autour de l’échec du King. « Décision : Dallas », titrait même ESPN en référence à la fameuse décision ultramédiatisée de LBJ lorsqu’il a choisi de quitter Cleveland pour rejoindre Dwyane Wade et Chris Bosh au Heat, l’été dernier. « Félicitations à Mark (Cuban) et à toute l’organisation des Mavs », s’est donc ostensiblement réjoui Dan Gilbert, le propriétaire des Cavaliers. Même ses anciens coéquipiers n’ont pas pu cacher leur satisfaction. « Dallas a juste soigné mon cœur », a commenté sur Twitter Mo Williams, son ancien lieutenant chez les Cavs.
En un an, celui qu’on appelait jadis « l’Élu » a vu sa cote descendre en flèche. Il est devenu l’un des athlètes les plus détestés aux États-Unis. Avant le match 6 de la finale, un sondage montrait ainsi que 73 % des Américains soutenaient les Mavs. Sur les 50 États fédérés, seule la Floride penchait en faveur du Heat. Du jamais-vu. En général, le pays est davantage partagé. Mais James n’a rien fait pour que cela change.

Le nouveau
Chamberlain ?
À ce déficit d’image, James vient d’ajouter un échec sportif après être passé à côté de ses finales. Si un succès aurait été mis sur le compte du Wade-James, la défaite est pour lui. La pression était trop forte, les projecteurs trop brillants. « Sous la pression, parfois ça passe, parfois non, s’est défendu LeBron. J’ai été capable d’aider mes coéquipiers dans les moments décisifs face à Boston et Chicago. Je n’ai pas été capable de le faire en finale. Chaque fois que tu es près du sommet et que tu tombes, c’est un échec personnel. Ça l’était en 2007 (avec Cleveland, NDLR), ça l’est cette année aussi. » Son triple double dans le match 4 (17 points, 10 rbds, 10 pds) a fait illusion. Mais ses absences dans le dernier quart-temps ont mis en question son statut de leader. Son « plus-minus » sur la série est un autre révélateur. Avec lui sur le terrain, Miami affiche un déficit de 36 points. Sans lui, la franchise est à +22. À titre de comparaison, Dallas avec Nowitzki grimpait à +55, mais s’effondrait en son absence (-41).
Il y a quelques semaines, Scottie Pippen s’était attiré les foudres des observateurs en osant placer LeBron James au-dessus de Michael Jordan dans la hiérarchie de la NBA. Pas sûr qu’il tiendrait le même discours aujourd’hui. James est en train de basculer dans la catégorie que vient de quitter Nowitzki, celle des grands joueurs incapables de gagner un titre comme Karl Malone, Charles Barkley ou encore Patrick Ewing. Aux États-Unis, on le compare surtout à Wilt Chamberlain, un monstre physique qui dominait les parquets mais flanchait dans la dernière ligne droite. Chiffres à l’appui. Lors de la saison régulière 1963-1964, « Wilt the Stilt » affichait des statistiques hors normes (36,9 points de moyenne) avant de chuter en finale face aux Celtics de Bill Russell (29,2 points, soit -7,7). Le plus gros différentiel de l’histoire pour un joueur tournant à 25 points de moyenne ou plus jusqu’à... James, passé cette année de 26,7 points à 17,8 (-8.9).

« Rien ne m’empêchera de gagner un titre »
Un jour, LeBron James (26 ans) gagnera un titre. Chamberlain a fini par y parvenir, à 31 ans. Michael Jordan, lui, a attendu ses 28 ans. « Je suis en NBA depuis 8 ans et rien ne pourra m’empêcher de me battre pour gagner un titre. Même pas vous, lançait-il dimanche soir à l’endroit des journalistes présents dans la salle de presse. Je n’écoute quasiment plus ce qu’on dit sur moi, mon jeu ou ma carrière. »
Mais peut-être a-t-il compris qu’il ne sera pas si facile de remporter « pas un, pas deux, pas trois, pas quatre, pas cinq, pas six mais sept titres de champions », comme il l’affirmait l’été dernier. Les Mavs sont venus rappeler au « meilleur trio de l’histoire », selon les termes de Wade, qu’il manquait encore quelques ingrédients au Heat, comme la maturité ou l’esprit d’équipe. Mais s’il est champion, James ne vivra sans doute pas les mêmes émotions qu’un Nowitzki. Il ne vivra sans doute pas la même délivrance, ni la même communion avec sa franchise. Pas sûr non plus qu’il regagnera automatiquement le cœur des supporters. Décidément, pour James, la route de la rédemption s’annonce longue...
Accueilli comme un roi l’été dernier à Miami, LeBron James est passé à côté de sa finale face à Dallas. Un « échec personnel » qui ravit ses nombreux détracteurs. Les critiques et les moqueries pleuvent sur le « King » qui aura du mal à redorer sa couronne, même s’il promet que son heure viendra.« Les “haters” ? Ils ont encore un mois pour continuer à me...

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