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Culture - Festival de Beyrouth

« Alkohol » et autres musiques fortes servies par Goran Bregovic

C’est par un cocktail musical explosif, servi par Goran Bregovic et son « Orchestre des mariages et des enterrements », que le Beirut Music and Art Festival a clôturé sa première édition. Dans une atmosphère totalement déjantée !

Goran Bregovic et ses musiciens pour une clôture en vitalité du Festival de Beyrouth. (Press Photo Agency)

Déjantée est un faible mot pour décrire l’ambiance de folie qu’ont infusée Goran Bregovic et son «Orchestre des mariages et des enterrements» dans les gradins du Beirut Music and Art Festival. Le célèbre musicien-compositeur serbo-croate, véritable idole de tous ceux qui apprécient la frénésie des rythmes balkaniques et l’univers du cinéaste Emir Kusturica – avec qui il a collaboré dans Le Temps des Gitans, Arizona Dream et Underground – a enflammé ses aficionados dès les premières mesures de sa fanfare débarquant du fond des gradins. Oubliées les cinquante minutes de retard sur l’horaire annoncé, «parce que Goran repassait sa chemise», selon l’un des organisateurs du festival. Oubliés les premiers trépignements d’impatience. À peine le premier air entonné, le public s’embrase, frétille et bat la mesure du pied.
C’est que ce mix de folklore balkanique, de rock, de rythmes contemporains, gipsy et tsiganes ne manque pas de secouer. Comme un alcool bien frappé. Un Alkohol, du titre de son dernier album, dont il joue quelques morceaux qu’il mélange à ceux de Champain for Gypsies, qui, lui, sortira en CD en octobre prochain.
Rien que du fort, du pétillant, du trépidant qui monte vite à la tête et fait se ruer, dès le troisième morceau, quasiment l’intégralité du public jeune des gradins du fond au pied de la scène. La scène où Goran Bregovic, boucles sel et poivre, vêtu de son légendaire costume blanc, trône, sa guitare électrique en bandoulière, au milieu d’un ensemble de cuivres et percussions accompagné de deux choristes bulgares. Robes à jupons et fichus colorés pour les femmes, gilets noirs sur chemises blanches et pantalons resserrés aux chevilles pour les hommes, les racines folkloriques de la musique de Bregovic sont ainsi illustrées par les tenues traditionnelles. Même si l’esprit de son concert est très nettement rock.
Un rock aux influences balkaniques marquées qui, par rythmes saccadés et tourbillonnants, fait danser frénétiquement les plus jeunes. Quelques entractes plus calmes avec des mélodies interprétées par les voix bulgares, un ou deux airs plus «hispano-italo romantiques» entonnés par le percussionniste chanteur et très vite les notes trébuchantes des cadences tsiganes, qui ont fait le succès du musicien, reprennent le dessus.
Lorsque la petite formation (9 musiciens en tout et pour tout) entame Gas,Gas, Gas, un des plus fameux airs de l’opéra Karmen with a Happy End de Bregovic, c’est la frénésie absolue. Idem pour le célébrissime Kalashnikov, avec des poings en l’air brandis d’un même geste, accompagnés de martèlements de talons endiablés. L’occasion de vérifier la solidité des planches en bois du gradin!
Sauf qu’au bout d’une heure de ce tempo fort à plein régime, une sélection naturelle va s’opérer. Les plus de 30-35 ans commencent à se diriger discrètement vers la sortie. Tandis que les plus jeunes se déchaînent de plus en plus. C’est qu’il faut avoir le cœur bien accroché et une vitalité à la démesure de ce musicien des Balkans, pour ingurgiter jusqu’à la dernière goutte cet Alkoho musical explosif! «Le temps des Gitans» ne dure qu’un temps, pour les plus de 20 ans, comme dirait l’autre...
Déjantée est un faible mot pour décrire l’ambiance de folie qu’ont infusée Goran Bregovic et son «Orchestre des mariages et des enterrements» dans les gradins du Beirut Music and Art Festival. Le célèbre musicien-compositeur serbo-croate, véritable idole de tous ceux qui apprécient la frénésie des rythmes balkaniques et l’univers du cinéaste Emir Kusturica – avec qui il a...
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