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Lifestyle - Aventure

Un tour du monde en Cessna pour mettre le Kosovo sur la carte

Deux ans après son départ, James Berisha est enlisé dans le désert soudanais.

James Berisha a pu remorquer son appareil écrasé dans le désert avec l’aide des habitants. Photo AFP

À son départ du Texas il y a deux ans à bord de son petit avion, un Cessna 172, James Berisha a fait la promesse de visiter tous les pays du monde pour les sensibiliser à la cause du sien, le Kosovo, qui a proclamé son indépendance en 2008.
Mais son rêve a failli s'effondrer au-dessus du Soudan. En plein vol, un problème de moteur à 2 600 mètres d'altitude l'a forcé à atterrir en catastrophe dans le désert. Malgré les difficultés pour se procurer un nouveau moteur et trouver les fonds pour continuer, ce pilote expérimenté de 39 ans ne se laisse pas décourager. « Si je meurs, cela n'affectera que moi », dit-il. Pour lui, l'important est de mettre le Kosovo sur la carte. « J'aime mon pays, j'aime mon peuple, et je veux que le monde le connaisse. »
James Berisha l'a pourtant échappé belle. Sur le trajet entre la région de Port-Soudan et Khartoum, son moteur est tombé en panne, probablement à cause de la chaleur et de la vétusté de l'appareil, qui date de 1967. Il a réussi un vol plané puis survécu à 10 minutes de folle descente avant un atterrissage en catastrophe en plein désert, sans eau. « C'est quand même terrifiant de se retrouver perdu et de craindre de mourir de faim ou de soif. »
Comme par miracle, un camion est passé par là deux heures plus tard. Les occupants lui ont donné à boire et l'ont conduit chez eux, à une quarantaine de kilomètres. Le lendemain, après avoir surmonté la méfiance des policiers locaux, il a pu remorquer son appareil avec l'aide des habitants.
Ce ne fut pas sa plus grosse frayeur. En mai 2010, il a vu « la mort en face entre le Groenland et l'Islande ». Confronté à une série de problèmes techniques, il a dû transvaser lui-même son essence vers le réservoir principal pour éviter de disparaître en mer.
Le Cessna 172, frappé d'une inscription en bleu « S'il vous plaît, reconnaissez l'indépendance du Kosovo » et du drapeau kosovar sur sa queue, attend désormais d'être réparé dans le désert soudanais. Parce que, pour James Berisha, parcourir le monde avec ce message est une affaire personnelle. Il a quitté le Kosovo en 1988, à 16 ans, pour tenter sa chance. Après un passage en Suisse, puis en Australie, il s'est installé aux États-Unis. Mais le conflit entre la Serbie et les rebelles kosovars s'est intensifié et James Berisha venait de terminer son entraînement de pilote en Floride quand il a appris la mort de son père, tué par des milices serbes en mars 1999. Un mois plus tard, il est rentré au pays pour tenter de retrouver sa famille, qui avait fui vers la frontière. « L'image des centaines de milliers de personnes parquées comme des animaux dans des camps à la frontière est restée gravée dans mon cœur », explique-t-il.
C'est là qu'il a décidé de s'engager pour son pays. Il a le soutien d'une équipe multinationale, et le ministère kosovar des Affaires étrangères lui a donné un courrier à remettre dans chaque pays visité : une demande de reconnaissance du Kosovo ou une lettre de remerciements pour ceux qui l'ont déjà fait.
La zone d'exclusion aérienne imposée par l'OTAN l'empêchera de passer par la Libye pour le moment. Sinon, il lui reste l'Égypte et l'Erythrée en Afrique, puis le périple continuera en Europe et en Asie. Visiter 53 pays africains a été un grand défi : il a eu besoin de 34 visas et de 13 vaccins. Et un nouvel État est sur le point de voir le jour : le Sud-Soudan doit accéder à l'indépendance en juillet, une étape qu'il n'avait pas prévue. « Mais puisque je suis là pour deux à trois semaines, je pourrai leur rendre visite », relève-t-il.
Le Kosovo a proclamé en février 2008 son indépendance de la Serbie, reconnue à ce jour par 75 pays, dont les États-Unis et 22 des 27 États de l'Union européenne. La Russie, la Chine, l'Espagne et la Serbie ne l'ont pas reconnue.
(Source : AFP)
À son départ du Texas il y a deux ans à bord de son petit avion, un Cessna 172, James Berisha a fait la promesse de visiter tous les pays du monde pour les sensibiliser à la cause du sien, le Kosovo, qui a proclamé son indépendance en 2008.Mais son rêve a failli s'effondrer au-dessus du Soudan. En plein vol, un problème de moteur à 2 600 mètres d'altitude l'a forcé à...

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