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Liban - Législatif

Sauf surprise de dernière minute, le quorum ne sera pas atteint ce matin place de l’Étoile

Le 8 Mars insiste pour la tenue de la séance parlementaire convoquée par Berry pour aujourd'hui. Le 14 Mars, lui, tient à la prorogation du mandat de Riad Salamé tout en affirmant que cette séance est anticonstitutionnelle. Comment résoudre cet imbroglio ?
Beaucoup d'interrogations autour de la séance parlementaire plénière qui doit se tenir aujourd'hui, à l'initiative de Nabih Berry, pour, entre autres, proroger le mandat du gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé. Il semble d'ores et déjà quasiment certain que le quorum ne sera pas assuré et que la représentativité sunnite sera absente. En effet, nombre de blocs qui pèsent dans la balance considèrent que cette séance est anticonstitutionnelle. Fait d'ailleurs confirmé par le constitutionnaliste Hasan Rifaï - mais démenti par l'ancien député Mikhaël Daher.
Et pourtant, le président de la Chambre Nabih Berry persiste et signe : contrairement à ce qu'il affirmait par le passé, il considère que l'Assemblée nationale peut et doit se réunir en séance plénière, même à l'ombre d'un gouvernement qui a pour seule fonction actuellement d'expédier les affaires courantes.
Le conseiller politique du président de la Chambre, Ali Hassan Khalil, a indiqué sur ce plan à L'Orient-Le Jour : « Le chef du Parlement a fait son devoir. Il y a 49 projets de lois qui sont à l'ordre du jour. Comme le bureau de la Chambre a refusé catégoriquement d'en discuter pour décider des détails, nous ne pouvons pas savoir par quel projet nous allons commencer lors de la séance plénière. Nous ne savons toujours pas si le quorum va être assuré. Nous ne savons pas ce que les députés présents vont décider. Laissons les choses prendre leur cours avant de nous prononcer. »
Certes, les pôles du 14 Mars sont plus convaincus que jamais de la nécessité de proroger le mandat du gouverneur de la Banque centrale, mais cela ne signifie pas pour autant qu'ils sont prêts à se rendre au Parlement pour ce faire. Dans ce cadre, plusieurs propositions ont été faites par ces forces.
« Nous tenons à la prorogation du mandat de Riad Salamé, nous affirme Ammar Houri, député du Courant du futur. Mais nous rejetons catégoriquement la tenue d'une séance plénière, cette initiative étant anticonstitutionnelle. C'est pourquoi nous proposons que le gouvernement se réunisse et proroge son mandat. »
Antoine Zahra, membre du bloc parlementaire des Forces libanaises, a déclaré pour sa part : « Nous ne nous rendrons certainement pas au Parlement. Par contre, nous proposons que la prorogation du mandat du gouverneur se fasse par le biais d'un décret itinérant, comme l'a suggéré d'ailleurs le président Michel Sleiman. » « En fin de compte, ajoute-t-il, il est évident que la formation d'un nouveau cabinet nous éviterait ce genre de polémique qui ne sert en aucune façon les intérêts du pays. »
Samy Gemayel, député Kataëb, considère, de son côté, que le fait que le Parlement ait été convoqué sans qu'il n'y ait un accord sur ce point a incité les députés du parti à ne pas se rendre à la place de l'Étoile : « Nous proposons que la prorogation de M. Salamé se fasse par le biais d'un décret itinérant ou qu'une séance exceptionnelle soit décidée juste pour trancher sur ce point précis. » Notons dans ce cadre que, selon des sources dignes de foi, le chef de l'État aurait entamé des concertations avec les deux camps en présence afin de convoquer le gouvernement à une réunion extraordinaire qui serait consacrée au cas de Riad Salamé. Des démarches auraient été entreprises à ce propos avec le Premier ministre sortant Saad Hariri (actuellement à l'étranger).
Pour en revenir à la séance plénière d'aujourd'hui, rappelons que, dans un bref communiqué, le Premier ministre désigné Nagib Mikati avait annoncé qu'il ne se rendra pas à la Chambre pour ne pas contribuer aux polémiques qui divisent le pays.
En tant que spécialiste en matière de droit et de Constitution, le député Robert Ghanem nous a précisé que, d'une part, « dans un régime de séparation des pouvoirs et un régime consensuel, le gouvernement ne peut pas bloquer le Parlement. D'autre part, dans des circonstances exceptionnelles comme celles que nous traversons, le Parlement ne peut se réunir et statuer que s'il y a nécessité urgente qui va dans le sens de l'intérêt général, sinon cela signifie qu'il se substitue au cabinet ».
Une fois de plus, les différends qui existent entre le 8 et le 14 Mars ne font que se renforcer, chaque bord affirmant avoir raison, laissant les citoyens se noyer dans une panoplie d'interrogations auxquelles il devient de plus en plus difficile d'apporter des éléments de réponse.
Beaucoup d'interrogations autour de la séance parlementaire plénière qui doit se tenir aujourd'hui, à l'initiative de Nabih Berry, pour, entre autres, proroger le mandat du gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé. Il semble d'ores et déjà quasiment certain que le quorum ne sera pas assuré et que la représentativité sunnite sera absente. En effet, nombre de blocs qui...

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