Rechercher
Rechercher

Actualités - Révolte

Syrie : 28 morts d'un côté, libération de 450 détenus d'un autre

Plus de 450 prisonniers politiques et de conscience ont été libérés depuis l'annonce d'une amnistie générale en Syrie mais les opérations militaires se sont poursuivies dimanche et 28 personnes ont été tuées dans le nord-ouest, selon un militant des droits de l'Homme.

Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, plus de 1 100 civils ont été tués et au moins 10 000 personnes ont été interpellées en Syrie depuis le début du mouvement de contestation./

Le président syrien Bachar el-Assad avait décrété mardi une amnistie générale concernant "tous les détenus politiques ainsi que les membres de la confrérie des Frères musulmans."
"Depuis l'amnistie, plus de 450 prisonniers politiques et de conscience ont été libérés, pour la plupart des islamistes et des Kurdes", a indique Rami Abdel-Rahmane responsable de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
Mais dans le même temps, les violences se sont poursuivies et dimanche 28 personnes ont été tuées alors que des opérations militaires étaient menées dans la région de Jisr al-Choughour (nord-ouest), selon M. Abdel-Rahmane.
"Trente huit personnes ont été tuées dans des tirs dans la région de Jisr al-Choughour: 10 hier et 28 aujourd'hui", a-t-il affirmé.
"Des opérations militaires et sécuritaires y sont effectuées depuis samedi", a-t-il précisé.
Six agents des forces de sécurité figurent parmi les personnes tuées dans cette région, selon lui.
Samedi, un militant sur place avait indiqué, sous couvert de l'anonymat, que "les forces de sécurité ont tiré pour disperser plus de 1 000 manifestants sortis pour protester après les funérailles d'un civil tué vendredi".
L'agence officielle Sana avait indiqué samedi qu'"un membre de l'armée a été tué et un policier blessé dans des heurts" à Jisr al-Choughour. "Les groupes armés ont attaqué des commissariats de police et des centres de l'armée populaire dans cette localité" et un assaillant a été tué, selon Sana.
À Hama (nord), où 60 personnes ont été tuées vendredi par les forces de sécurité, selon un nouveau bilan communiqué dimanche par M. Abdel-Rahmane, les habitants ont observé une grève générale en signe de deuil.
"Tout est fermé même les supermarchés. Les forces de sécurité se sont retirées vers les abords de la ville", a indiqué un habitant de Hama, située à 210 km au nord de Damas, joint par téléphone.
En 1982, Hama avait été frappée par une répression ayant fait 20 000 morts lorsque le mouvement interdit des Frères musulmans s'était soulevé contre le régime de Hafez el-Assad, père de l'actuel président.
Vendredi, 65 personnes ont été tuées dans le pays au cours des manifestations, les plus importantes depuis le début mi-mars de la révolte contre le régime du président Bachar el-Assad.
En même temps que la proclamation de l'amnistie mardi le pouvoir avait esquissé un autre signe d'ouverture en annonçant sa volonté d'ouvrir un "dialogue national" avec l'opposition.
Ces annonces intervenaient après la levée en avril de l'état d'urgence en vigueur depuis des décennies mais ces gestes envers l'opposition ont à chaque fois été accompagnés de la poursuite des violences.
À Damas, plusieurs dizaines de jeunes ont démontré leur soutien au président en défilant sur une place du centre ville scandant: "le peuple veut Bachar el-Assad" et "Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout".
Le régime du président Bachar el-Assad est confronté à un mouvement de contestation d'une ampleur sans précédent, déclenché, le 15 mars, dans la foulée des révoltes arabes.
Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, plus de 1 100 civils ont été tués et au moins 10 000 personnes ont été interpellées en Syrie depuis le début du mouvement de contestation.
Réunis à Bruxelles, des représentants de l'opposition syrienne en Europe ont appelé dimanche la communauté internationale à accroître la pression sur M. El-Assad, demandant dans le même temps des enquêtes indépendantes sur la sanglante répression des manifestations.
L'UE et les États-Unis notamment ont imposé ces dernières semaines des sanctions visant Bachar el-Assad et ses proches.
Venu à Bruxelles participer à la conférence, Badreldian Bahrou, un dentiste résidant en Arabie saoudite et qui était déjà à Antalya, se dit "sûr que Bachar al-Assad va partir. La question est de savoir quand et à quel prix".
Le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohamed Ben Zayed Al-Nahyane, a exhorté pour sa part les autorités syriennes à introduire des réformes pour assurer la stabilité de leur pays.
Le président syrien Bachar el-Assad avait décrété mardi une amnistie générale concernant "tous les détenus politiques ainsi que les membres de la confrérie des Frères musulmans.""Depuis l'amnistie, plus de 450 prisonniers politiques et de conscience ont été libérés, pour la plupart des islamistes et des Kurdes", a indique Rami Abdel-Rahmane responsable de l'Observatoire...