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Culture - Livre

« Cette main qui a pris la mienne » de Maggie O’Farrell

C'est un beau roman récompensé en 2010, lors de sa parution en Grande-Bretagne, par le prestigieux Costa Book Award, que publient en français les éditions Belfond. « Cette main qui a pris la mienne » * de Maggie O'Farrell est une envoûtante histoire de filiation.

La couverture de l’ouvrage.

Fin des années 50. Lexie, une fougueuse jeune femme d'une vingtaine d'années, quitte son Devon natal attirée par les lumières et la liberté de la ville. À Londres, dans le Soho des artistes, elle vit une passion fusionnelle avec Innes, directeur d'une revue culturelle branchée, qui l'initie au journalisme. Le rêve se brise soudainement à la mort brutale de ce dernier. Lexie se retrouve seule. Devenue mère célibataire, elle se consacrera à sa carrière de journaliste et à son enfant. Jusqu'au jour où le destin la rattrape...
Quarante ans plus tard, une autre jeune femme, Elina, peintre finnoise vivant à Londres, vient de mettre au monde son premier enfant. Elle n'arrive pas à se souvenir du déroulement de l'accouchement et, désemparée, tâtonne dans son nouveau rôle de mère. Cet accouchement, qui a failli lui coûter la vie, menace aussi de détruire sa vie de couple. Car, depuis qu'il est père, Ted, son compagnon, se comporte de manière étrange. Déstabilisé lui aussi par son nouveau rôle, il est surtout ébranlé par des réminiscences de scènes troublantes de sa propre enfance qui lui reviennent à l'esprit...
Quel lien y-a-t-il entre ces deux femmes? Quel est le point de jonction entre le destin de l'une et la vie de l'autre, narrés par chapitres alternés dans Cette main qui a pris la mienne?
Au fil des pages, le puzzle se met en place... Pour révéler l'histoire d'un lourd secret qui unit, à quelques décennies de distance, ces deux femmes, ces deux mères que sont Lexie et Elina.
Maggie O'Farrell, ex-journaliste irlandaise, a bien fait d'abandonner sa carrière de rédactrice en chef des pages littéraires du Independant on Sunday pour se consacrer à l'écriture romanesque. Car, comme le relève le critique du Observer, «elle a un don pour rendre avec précision la palette des sentiments humains». On pourrait ajouter que cette auteure sait aussi jongler avec les époques, composer des atmosphères et rendre, avec sensibilité et intelligence, la psychologie des personnages.
D'autant qu'elle poursuit, depuis Quand tu es parti, le premier de ses opus, au fil de ses écrits, une exploration subtile de la complexité des liens affectifs. Dans Cette main qui a pris la mienne, son cinquième roman - de la même veine que les précédents qui ont fait son succès -, elle brasse avec un art confirmé du récit plusieurs thèmes imbriqués autour de la force des liens familiaux. Depuis les tâtonnements et questionnements des jeunes parents confrontés à un rôle qui parfois les dépasse à la transmission inconsciente de leurs sentiments et angoisses à leur progéniture, en passant par l'impact des non-dits... Maggie O'Farrell réussit à aborder ces sujets de manière absolument romanesque et réaliste tout à la fois.
Entre roman intimiste et fresque contemporaine, Cette main qui a pris la mienne, malgré son titre un peu guimauve, s'avère une lecture d'une belle densité. Que l'on n'arrive pas à lâcher.

* Disponible en librairies.
Fin des années 50. Lexie, une fougueuse jeune femme d'une vingtaine d'années, quitte son Devon natal attirée par les lumières et la liberté de la ville. À Londres, dans le Soho des artistes, elle vit une passion fusionnelle avec Innes, directeur d'une revue culturelle branchée, qui l'initie au journalisme. Le rêve se brise soudainement à la mort brutale de ce dernier. Lexie se retrouve...
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