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Lifestyle - Objets et histoire

De sécurité ou de chasteté ?

Bande d'étoffe, de cuir ou de métal portée afin de maintenir un vêtement, d'accrocher les accessoires nécessaires au quotidien (miroirs, éventails, breloques, etc.) ou simple élément d'ornementation, la ceinture a toujours été un objet de première utilité dont ne sauraient se passer tant les hommes que les femmes et a toujours joué, dans la mode, un rôle primordial pour structurer le vêtement sur le corps ; elle monte, descend, s'étrangle ou se relâche suivant les valeurs esthétiques dominant à une époque ou une autre.
Pourvue d'un système de fermeture, nouée ou incrustée dans le vêtement, elle a donné lieu à beaucoup d'expressions. La ceinture a toujours été chargée d'un certain sens érotique. Longtemps, le mari a accompli, le soir des noces, le geste symbolique de dénouer la ceinture de son épouse. Elle marque la séparation entre le haut et le bas du corps - entre le pur et l'impur. C'est dans cette dichotomie que l'expression « au-dessous de la ceinture » trouve son origine (min el-zennar w nézil). Au départ, le « dessous de la ceinture » désignait aussi la mendicité, par allusion à l'aumônière où l'on rangeait les pièces de monnaie, laquelle se portait à la ceinture et pendait au-dessous. Les expressions courantes « faire ceinture », « se serrer la ceinture » rappellent la fonction de celle-ci. L'usage des ceintures donna naissance aussi au proverbe « Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée ». De tout temps, les femmes légères ont fort aimé la parure, et celles de Paris recherchaient surtout, paraît-il, les ceintures dorées, au grand scandale des honnêtes bourgeoises, qui portaient pendant la semaine une ceinture ornée d'étain, et arboraient le dimanche leur demi-ceint d'argent. Aussi, en 1420, le Parlement de Paris interdit cette parure aux femmes de mauvaise vie. Celles-ci ayant éludé l'interdiction, les honnêtes femmes s'en consolèrent en mettant en circulation ce proverbe.
Quant à la ceinture de chasteté, dans l'imagerie populaire, on l'associe généralement au Moyen Âge. La coutume veut que les croisés, alors en Terre sainte, usent de cette dernière pour empêcher leurs compagnes de s'adonner au libertinage pendant leur absence. Mais malgré une croyance tenace, il n'existe pas d'écrit du Moyen Âge relatant de telles pratiques. Au contraire, les premières ceintures de chasteté seraient apparues en Italie, dans le courant du XVe siècle : c'est-à-dire en pleine Renaissance. À l'origine, il semblerait que l'objet fut utilisé par les dames de la bourgeoisie afin de se protéger contre le viol... Mais très vite, les maris jaloux se sont rendus compte que les ceintures de chasteté permettaient aussi d'empêcher leurs épouses de commettre l'adultère.
Contrairement à cette ceinture humiliante, la ceinture de sécurité est une invention plus que louable, voire salvatrice. La première utilisation d'une ceinture de sécurité (pour éviter que les pilotes soient éjectés dans les virages) date de la course Paris-Marseille en 1896. Celle que nous connaissons est dérivée du brevet, déposé en 1903 par le Français Gustave Désiré Liébau, concernant des « bretelles protectrices pour voitures automobiles et autres », puis d'un modèle un peu différent, expérimenté par un médecin militaire américain, le colonel Stapp, sur un véhicule lancé à plus de 200 km/h. Adoptée d'abord en aéronautique, elle connut des transformations successives jusqu'à ce que l'ingénieur suédois Nils Bohlin développe la ceinture de sécurité en trois points (qui part de l'épaule pour rejoindre le bassin des deux parts). Elle apparaît pour la première fois en 1959, sur une Volvo Amazon. Le brevet sera rapidement vendu à d'autres constructeurs automobiles et le « clic » de la ceinture se répandra vite dans le monde. Notament chez Saab, Ford et Mercedes. Mais ce n'est qu'en 1973 que la ceinture de sécurité a été rendue obligatoire en France sur les véhicules de tourisme hors agglomération, avant d'être généralisée à l'ensemble du réseau routier six ans plus tard. En 1990, la ceinture de sécurité devient obligatoire à l'arrière des véhicules.
Aujourd'hui, plus personne ne remet en cause le rôle de la ceinture dans l'amélioration de la sécurité des automobilistes, ni son impact sur la baisse du taux de mortalité des accidents. Donc de grâce, « si vous voulez voir votre mère ce soir et non votre arrière grand-mère » (dixit la campagne Kunhadi), serrez vos ceintures et économisez votre vie et celle des autres...

 

Sources principales :
france-pittoresque.com
histoire.fr
magazine-histoire.com
historia-nostra.com

Bande d'étoffe, de cuir ou de métal portée afin de maintenir un vêtement, d'accrocher les accessoires nécessaires au quotidien (miroirs, éventails, breloques, etc.) ou simple élément d'ornementation, la ceinture a toujours été un objet de première utilité dont ne sauraient se passer tant les hommes que les femmes et a toujours joué, dans la mode, un rôle primordial pour structurer...

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