Quand le soleil jaillit avec Shakira

Dans son nom il y a la terminaison « ra » qui fait allusion à Râ le dieu soleil et c'est dans le cadre de cette tournée mondiale baptisée « The sun comes out » que la bomba latina d'origine colombienne a retrouvé la capitale libanaise Beyrouth, avec plaisir et émotion. S'adressant au public venu nombreux l'applaudir, elle dédiera le concert à son père William Mebarak né à Zahlé et établi en Colombie. « Beyrouth, je suis entièrement à vous , a crié la blonde au corps de sirène, alors amusez-vous bien. »
C'est en longue cape rose que Shakira, de son nom complet Isabel Mebarak Ripoll, a fait son entrée tant attendue, tendant les mains aux enfants très nombreux ce soir-là (les parents ayant fait exception pour une soirée ). Aussitôt sur les planches elle se dévêtira pour ne laisser entrevoir qu'un beau bustier doré sur un pantalon en cuir moulant. Tout au long du concert, la belle changera moult fois de vêtements, aussi sublimes l'un que l'autre. En jupes de gitane, habit de danseuse de ventre ou en robe évanescente en dentelles, quel que soit l'habit, l'auteure-compositrice, chanteuse joue de l'harmonica comme de la guitare, danse comme elle chante. Merveilleuse artiste au corps d'athlète, Shakira envahit la scène, se déhanche comme aucune danseuse orientale ne sait le faire, renvoyant toujours sa crinière blonde en arrière comme en avant telles des flammes rougeoyantes. Entourée de huit musiciens venus des quatre coins du monde, de choristes et de danseuses, elle invitera certains jeunes à monter sur scène et à suivre ses mouvements.

De la superbe et du panache
La diablesse sème l'ébriété dans le public. Tous debout pour Shakira. Un, dos, tres. Jeunes et moins jeunes, chantant, bougeant. Beyrouth en entier est ivre. Ivre et émue comme si une enfant prodigue était revenue au pays.
Généreuse (comme un Libanais sait l'être), elle offrira durant deux heures à cette assistance devenue saoule un spectacle panaché. Swinguant entre chansons hispaniques - transformant ainsi l'espace en une grande arène de tauromachie - et harmonies plus occidentales, parfois douces et langoureuses qu'elle infusera d'un certain orientalisme avec A3tini el naya wa ghanni, Shakira fait le tour de la planète, la rendant plus belle et plus lumineuse encore. Ses sauts aériens, ses grandes enjambées sur et hors de la scène, côtoyant souvent le public, soulèveront ce raz de marée humain.
La chanteuse n'est pas seulement une artiste brillante pleine de joie, c'est aussi un grand cœur qui bat pour plusieurs causes humaines, qu'elle aime donner en partage avec son public. Après avoir conquis le l'audience avec Whenever, Wherever et Hips don't lie, tubes classés numéros un dans 31 charts différents et après être rentrée deux fois dans les coulisses, ce météorite ovni propulsé sur la scène beyrouthine reviendra pour clôturer le spectacle avec la fabuleuse Loca et cette chanson que le monde entier a entonné cet été à l'occasion de la Coupe du monde de football d'Afrique 2010. Sur fond de grands écrans géants renvoyant l'image de petits enfants africains, la belle s'avance et le public s'enflamme aux premiers sons de Waka Waka this time for Africa. Un spectacle fabuleux avec paillettes et feux d'artifice à l'appui qui a éclairé l'espace d'une soirée la capitale ternie par ses basses histoires de clocher. Un spectacle que les Libanais ne seront pas près d'oublier de sitôt.