En pleine révolte, le pouvoir a abrogé l'état d'urgence en vigueur depuis les années 1960, mais il a dans le même temps continué à réglementer les manifestations et à réprimer les protestataires. Malgré les pressions de toutes parts, la Syrie a maintenu une attitude de défi. Les Européens « ont commis une erreur lorsqu'ils s'en sont pris au président en adoptant des sanctions qui nuisent au peuple syrien », a lancé le chef de la diplomatie Walid Moallem lundi à la télévision d'État. « La Syrie ne restera pas silencieuse face à ces mesures qui vont nous affecter comme elles affecteront les intérêts de l'Europe (...) », a-t-il dit, l'accusant de vouloir « faire saigner la Syrie » face « aux projets expansionnistes d'Israël ».
Selon la liste complète publiée hier, dix personnalités du régime, dont Bachar el-Assad et le chef d'état-major de ses forces armées Dawoud Rajiha, ont été sanctionnées par l'UE qui les a interdites de visa et a gelé leurs avoirs. Ces personnes viennent s'ajouter à une liste de 13 caciques du régime déjà visés depuis le 10 mai par ces mêmes sanctions. M. Assad, qui est intervenu en public seulement deux fois depuis le début de la révolte, figure en tête de la nouvelle liste publiée au Journal officiel de l'UE.
Par ailleurs, une mission humanitaire d'évaluation de l'ONU ne parvenait toujours pas à se rendre à Deraa, a souligné hier Valerie Amos, chef des opérations humanitaires des Nations unies. « Nous allons continuer à faire pression pour un accès, il est très important que nous ayons une idée de ce qui se passe » sur place, a-t-elle ajouté.
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