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Moyen Orient et Monde - Justice

DSK : les Français sidérés entre incrédulité et théorie du complot

Des cafés aux cours de récréation, en famille, entre amis ou entre collègues, on ne parle que du patron du FMI.
Depuis qu'au réveil, dimanche matin, les Français ont appris la nouvelle de l'arrestation à New York de DSK, 62 ans, accusé d'agression sexuelle et tentative de viol sur une femme de chambre dans un hôtel, on en parle partout. Témoin désorienté du destin brisé d'un des hommes les plus influents du monde, patron du Fonds monétaire international (FMI) et potentiel futur président français, « le pays est en état de sidération », constate le politologue Stéphane Rozès. Exemple, Gilles, consultant, 28 ans : « On connaissait son passé de séducteur invétéré. Mais ça paraît irréel de voir la décadence d'un homme promis à la fonction présidentielle qui, du jour au lendemain, se retrouve dans une prison miteuse. » Sur le fond, « il y a un choc du fait de l'écart entre la fonction de DSK et la perspective qu'il aille à la présidentielle de 2012, et la gravité des accusations » dont il n'y a que deux grilles d'explication tout aussi « dérangeantes » l'une que l'autre, « la manipulation ou la maladie », analyse M. Rozès, président de l'institut Cap. Sur la forme, les Français sont stupéfaits par les images qui font le tour du monde d'un Dominique Strauss-Kahn montré menottes aux poignets comme un vulgaire criminel ou l'air perdu devant sa juge. « Ce n'est pas dans nos codes. Les Français étaient fiers de DSK, directeur du FMI au travail apprécié, et d'un coup les médias renvoient au personnage d'une mauvaise série américaine : l'effet est un peu irréel », poursuit le politologue. Dans cet état d'incrédulité, l'idée de manipulation a vite émergé. « Pour moi, il a été piégé. C'est quand même un grand homme, je ne le vois pas faire quelque chose comme ça », déclarait dès dimanche matin Huguette Nkoua, 41 ans, dans la ville de Sarcelle (près de Paris) dont il a été maire. Depuis, l'idée a fait chemin dans l'opinion publique : 57 % des Français considèrent que l'ancien ministre est « victime d'un complot », selon un sondage CSA publié hier, 70 % parmi les sympathisants socialistes. « Cela met en exergue le déni des Français par rapport au scandale. Ils ne veulent pas y croire, c'est intéressant du point de vue de la psychologie collective », décrypte Jérôme Sainte-Marie, de l'institut CSA, dans le journal 20 minutes qui a commandé le sondage. « Au collège, on ne parle que de ça. Les copains sont tous pour DSK. (...) C'est ce que pensent les parents », témoigne un adolescent, Théo, 12 ans. Depuis le début, M. Strauss-Kahn nie les faits.
La femme de chambre qui accuse DSK a nié avoir eu une relation sexuelle consentie, a déclaré hier son avocat. « Quand les jurés vont entendre son témoignage et la voir, quand elle pourra enfin raconter son histoire publiquement », ils vont se rendre compte « qu'il n'y a rien de consenti dans ce qui s'est passé dans cette chambre d'hôtel », a déclaré Me Shapiro sur la chaîne de télévision américaine NBC.
Vendredi, la justice américaine doit décider si elle l'inculpe formellement ou non des faits qui lui sont reprochés. « Le sentiment d'incrédulité des Français pourrait s'estomper au fil de l'enquête », estime M. Sainte-Marie. Si, au final, les accusations étaient avérées, « l'image de la France serait dégradée, le pays serait ulcéré, les Français voudraient tourner la page avec ce type de profil politique », prédit M. Rozès, évoquant la proximité entre pouvoir et argent, la confusion entre sphères publique et privée.
(Source : AFP)
Depuis qu'au réveil, dimanche matin, les Français ont appris la nouvelle de l'arrestation à New York de DSK, 62 ans, accusé d'agression sexuelle et tentative de viol sur une femme de chambre dans un hôtel, on en parle partout. Témoin désorienté du destin brisé d'un des hommes les plus influents du monde, patron du Fonds monétaire international (FMI) et potentiel futur président...
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