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Moyen Orient et Monde - Irlande

Geste fort d’Élisabeth II au stade de Croke Park à Dublin

Le site fut le théatre d'un massacre perpétré par les Britanniques en 1920.

Dans un stade aux gradins entièrement vides, sécurité oblige, la reine a assisté à une projection expliquant l’histoire et les règles des sports gaéliques. Cathal McNaughton/Reuters

Au deuxième jour d'un voyage historique en Irlande, la reine Élisabeth II s'est rendue hier, dans un geste fort de réconciliation, sur le site d'un massacre commis en 1920 par les forces britanniques. La souveraine a foulé la pelouse du stade de Croke Park, à Dublin, temple des sports gaéliques et à ce titre haut lieu de la fierté irlandaise. C'est dans cette enceinte que, le 21 novembre 1920, la police britannique a tiré sur la foule de spectateurs, tuant 14 personnes. Le massacre, un des faits marquants de la guerre qui allait mener à l'indépendance de l'Irlande en 1922, avait été orchestré en représailles à une opération de l'IRA (Armée républicaine irlandaise, catholique sécessionniste), qui avait également fait 14 morts parmi les forces britanniques.
Dans un stade aux gradins entièrement vides, sécurité oblige, la reine a assisté à une projection expliquant l'histoire et les règles des sports gaéliques, immensément populaires sur l'île, avant de rencontrer des dignitaires. « Votre Majesté, votre visite va apporter un nouveau et important soutien au processus (de paix en Irlande du Nord) qui, je le crois fermement, est dorénavant irréversible », s'est félicité le président de l'Association athlétique gaélique (GAA), Christy Cooney, dans un bref discours mâtiné de gaélique. Cette étape est interprétée comme une manière de présenter les excuses du pays pour les exactions de la colonisation et de cicatriser les blessures laissées par des siècles de conflit. Le déplacement royal, qui dure jusqu'à vendredi, est le premier d'un monarque britannique depuis l'indépendance de l'Irlande.
Au premier jour de sa visite mardi, la reine s'était inclinée devant le monument érigé à Dublin en hommage aux victimes de la guerre d'indépendance, dans un geste également très symbolique. Dans un souci d'équilibre, la reine a aussi souligné l'importance des liens unissant les deux pays en déposant, hier midi, une gerbe au mémorial de la Première Guerre mondiale, en hommage aux Irlandais morts sous l'uniforme britannique.
La venue de la souveraine est accueillie favorablement par 81 % des Irlandais, selon un récent sondage. Mais la première journée de la visite royale avait été marquée par une série d'alertes à la bombe, la plupart fausses, imputées à des dissidents séparatistes nord-irlandais continuant à lutter par les armes contre l'autorité britannique sur l'Ulster. Un engin explosif « en état de fonctionnement » a par ailleurs été neutralisé mardi matin dans un car près de Dublin. La crainte d'attentats de dissidents républicains, qui ont averti que la reine n'était « pas la bienvenue », a entraîné la mise en place du plus important dispositif policier dans l'histoire de l'île, empêchant quasiment tout accueil populaire dans les rues de Dublin.
Hier soir, la reine devait prononcer un discours au château de Dublin, qui ne manquera pas d'être observé à la loupe à la recherche de tout signe de contrition. La reine, âgée de 85 ans, avait entamé la journée, avec son époux le prince Philip, 89 ans, par une visite de la brasserie Guinness à Dublin. La souveraine s'est fait expliquer le brassage, le temps que se forme la mousse blanche et épaisse d'une pinte qui l'attendait sur le comptoir. Mais le couple ne s'est pas laissé tenter par une gorgée du breuvage couleur ébène.

(Source : AFP)
Au deuxième jour d'un voyage historique en Irlande, la reine Élisabeth II s'est rendue hier, dans un geste fort de réconciliation, sur le site d'un massacre commis en 1920 par les forces britanniques. La souveraine a foulé la pelouse du stade de Croke Park, à Dublin, temple des sports gaéliques et à ce titre haut lieu de la fierté irlandaise. C'est dans cette enceinte que, le 21 novembre...
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