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Lifestyle - Festival

« The Tree of Life » suscite la controverse à Cannes

Le dernier film de Terrence Malick mêle destin familial et genèse de l'univers.

L’acteur américain Brad Pitt interprète le rôle du père strict et violent dans le dernier film de Terrence Malick. Jean-Paul Pelissier/Reuters

C'était le film le plus attendu du 64e Festival de Cannes, et ce sera sans doute le plus controversé. L'Arbre de Vie (The Tree of Life), vaste méditation poétique sur la condition humaine de Terrence Malick, a été applaudi mais aussi copieusement hué à l'issue de la séance de presse donnée hier matin. Les quelque deux heures et vingt minutes que dure le film ont eu raison de la résistance de certains journalistes, peu sensibles à l'ambiance méditative et à la splendeur visuelle du cinquième long-métrage du cinéaste américain.
Au cœur du film, une famille américaine des années 1950. Le père (Brad Pitt) assure le gagne-pain. La mère (Jessica Chastain) tient le foyer. Le couple a trois garçons. Les deux parents sont aimants, mais le père, persuadé qu'il ne faut pas être trop gentil pour réussir dans la vie, est strict, voire dur. Peu à peu se développe un conflit entre le père et son fils aîné. L'un des fils meurt et le père est laminé par les déceptions professionnelles ; l'ambiance du foyer se dégrade.
Le film est truffé de séquences illustrant les commencements du monde, planètes et galaxies, forces de la nature, faune et flore, sur fond de musique sacrée.
La révolte du fils contre le père trouve ainsi son parallèle dans les références à l'Ancien Testament, qui parsèment le début du film en voix off, figurent l'injustice apparente du monde et sous-tendent la révolte de l'humanité contre sa condition.
D'entrée de jeu, le cinéaste américain pose l'enjeu : on peut choisir la nature, la violence et la mort, ou la grâce. La mère choisit la seconde voie et le père la première.
L'Arbre de Vie est une œuvre d'art rappelant 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick. Les deux cinéastes partagent un statut unique d'indépendance dans le cinéma américain et ont également en commun de fuir les festivals et la presse.
De fait, Terrence Malick n'était pas présent à la conférence de presse hier, pas plus que Sean Penn, qui interprète le fils rebelle à l'âge adulte, retenu à Haïti. Ce sont donc Brad Pitt et Jessica Chastain, ainsi que les producteurs, qui se sont employés à défendre le film, qui était déjà attendu pour le festival de 2010. « La structure de ce film est différente de tout ce qu'on a pu voir avant, a expliqué Brad Pitt pour justifier cette longue attente. Il n'a pas suivi la période de gestation normale d'un film et a continué à évoluer avec le temps pour arriver à ce qu'il est aujourd'hui. »
Si les thèmes de ses films sont à la fois symboliques, philosophiques et religieux, Terrence Malick n'en est pas moins réputé pour être un cinéaste extrêmement rigoureux. Ce qui ne l'empêche pas, en plein milieu d'un plan, de détourner sa caméra pour capter le vol d'un oiseau ou celui d'un papillon qui vient se poser sur l'actrice principale. « Nous ne pouvions rien planifier dans ce film, se souvient Jessica Chastain. Nous vivions l'instant présent. Nous avons lâché prise. »
Terrence Malick ne se sent pas davantage lié par un scénario très fouillé qu'il écrit pourtant toujours lui-même. « Le scénario était très écrit et très dense, mais il (Malick) ne voulait pas le suivre à la lettre », a dit Brad Pitt, qui est également producteur pour l'occasion. « Je ne sais pas si je pourrais toujours travailler comme ça car c'est épuisant, mais l'expérience fut incroyable et le résultat est là. »

©Reuters
C'était le film le plus attendu du 64e Festival de Cannes, et ce sera sans doute le plus controversé. L'Arbre de Vie (The Tree of Life), vaste méditation poétique sur la condition humaine de Terrence Malick, a été applaudi mais aussi copieusement hué à l'issue de la séance de presse donnée hier matin. Les quelque deux heures et vingt minutes que dure le film ont eu raison de la...

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