Quelqu’un m’a dit...

Des noix puis des diamants

Envie de croiser le légendaire Charles (Chuck) Schwab devant un Cosmopolitan ou au détour d'un spa ? C'est simple comme un petit tour au Four Seasons où il réside depuis quelques jours. Le président de la Charles Schwab Corporation, qui pèse 4,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires, a débuté comme vendeur de noix à Sacramento avant de décrocher son MBA de Stanford et de se lancer dans le monde de la finance pour devenir un des hommes les plus riches du monde. Débarquant à bord de son avion privé qui a été pris en charge à l'AIB par l'agence exécutive du ministre Safadi, Schwab, son épouse et deux couples amis, Joakim Bechtel (un autre nabab à la tête de sociétés immobilières et compagnies d'assurances) et Willy Strothotte, ainsi que leurs moitiés, ont loué un minibus pour aller à la découverte du pays accompagnés d'une guide touristique, et pas des moindres, Noor Farra, armée de son PHD en anthropologie, qui les a pilotés à travers le Musée national, la grotte de Jeïta, Byblos, Wadi Qadisha, Baalbeck, le palais de Beiteddine, s'accordant de longues pauses pour goûter aux mezzés libanais à Bab el-Mina, Kefraya, Mandaloun sur Mer et Mir Amine, où dans ce cadre magique, ils ont ressenti « physiquement » le bonheur (dixit Chuck), comme une expérience métaphysique ! Le groupe, qui en est à sa première dans la région, regrette toutefois que son voyage prévu en Syrie ait été annulé en raison des circonstances actuelles, mais il compte bien se rendre à Petra, si tout va bien. Bref, le Liban aime ses touristes, tous ses touristes, et veut surtout continuer à les accueillir.

Photos-roman

C'est à l'hôtel Mir Amine que la talentueuse artiste-photographe Joumana Jamhouri et ses élèves de l'Université Pour Tous (UPT), un groupe mordu de photographie parmi lesquels May Abou Adal, Chucri Khoury, Bernadette Mansour, Lamia Achou, Alexandre Adam et Serge Najjar, ont passé la nuit de samedi, où ils ont été princièrement upgradés par Nora Joumblatt dans des suites luxueuses. Et c'est le lendemain, après un petit déjeuner gargantuesque, qu'ils ont été traquer la lumière et immortaliser le Amik et le Barouk dans toutes leur splendeur. Ils y ont rencontré le très McDreamy Dr Fouad Trad qui faisait son trecking. Cap ensuite sur Saghbine pour déjeuner au chalet du lac, avant de regagner Beyrouth par la route de la Békaa... On attend l'exposition de leurs clichés, qui risquent de faire un tabac.

Stérile Liban

Comme de bien entendu, le Liban sera absent de la Biennale de Venise, une des manifestations artistiques internationales les plus prestigieuses. Tout les pays occidentaux, ainsi que l'Afrique du Sud et l'Inde, Bahreïn et l'Arabie saoudite, y seront présents. Même les pays les plus démunis comme Haïti (qui n'a pas fini de panser ses plaies), le Bangladesh, le Zimbabwe ou Cuba participeront à cette 54e cuvée. Même la minuscule Andorre y sera ! Et l'Irak, sortant d'une guerre destructrice, pourrait y participer. Une équipe de professionnels italiens de l'art s'emploient à la création d'un pavillon national pour ce pays qui, il faut le dire, continue d'offrir au monde d'incroyables artistes. Des spécialistes ont fait appel au banquier, homme d'affaires et collectionneur irakien installé à Istanbul, Taha Shwan, afin de financer le projet, et à un comité de Dubaï, dirigé par une collectionneuse, Reem Kubba, chargée de collecter des fonds auprès de mécènes émiratis. Quant à ce pauvre, ce pathétique Liban, noyé dans ses zizanies internes, il ne sait même plus ce que les mots art, culture ou patrimoine veulent dire. Il se veut tout juste moderne dans ses gratte-ciel. Des pierres et du clinquant... Au sens propre comme au figuré !

ditavonbliss@hotmail.com