Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Analyse

La répression, marque des autorités syriennes, risque de s’accroître

Le régime utilise une double stratégie de gestion politique et sécuritaire.
La répression est depuis toujours la marque des autorités syriennes, qui ne cèdent jamais sur rien, et la confrontation actuelle entre le régime et les manifestants devrait aller en s'accroissant, estiment plusieurs analystes.
« Le régime syrien, en place depuis 1963, utilise depuis le départ une double stratégie de gestion politique et sécuritaire. Il promet des réformes, et dans le même temps est dans la répression », assure Caroline Donati, auteur d'un livre intitulé L'exception syrienne.
En deux jours, 120 personnes ont été tuées par les forces de sécurité dans plusieurs villes du pays, selon des témoins et des militants des droits de l'homme. Et ce, juste après la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 48 ans.
Pour cette journaliste et consultante spécialiste de la Syrie, « il n'y a pas d'ambiguïté, le régime a toujours fonctionné ainsi : il paraît céder du terrain mais sur le fond, il ne cède jamais sur rien ».
Depuis son arrivée au pouvoir, le parti Baas a toujours mené une répression impitoyable contre ses opposants, notamment contre les Frères musulmans, écrasés dans leur fief de Hama en 1982 au prix de 20 000 morts.
En juillet 2008, la Syrie avait reconnu que les forces de l'ordre avaient réprimé des troubles dans la prison de Saydnaya, près de Damas. Les autorités avaient accusé des condamnés pour « terrorisme et extrémisme » d'avoir provoqué les violences qui, selon une ONG, avaient fait au moins 25 morts.
« Cette double stratégie a un objectif intérieur : empêcher ceux qui hésitent de sauter le pas, comme la bourgeoisie et les intellectuels qui ont peur du saut vers l'inconnu », selon Mme Donati.
Car si le mouvement de contestation est en train de grossir et de s'étendre géographiquement, « il ne concerne pas encore toutes les couches de la population », souligne Mme Donati, selon laquelle « le but des autorités est de le diviser pour l'empêcher d'atteindre » cette dimension plus globale.
Pour Basma Kodmani, chercheuse d'origine syrienne et directrice de l'Initiative arabe de réforme, centre de recherche basé à Paris et Beyrouth, « l'annonce de la levée de l'état d'urgence avait un double objectif : répondre à une exigence et en même temps signifier qu'il n'y a plus de raison de manifester ».
« Le programme annoncé de réformes était conçu pour stopper complètement le mouvement. Comme il ne s'est pas arrêté, il y a nécessité pour les autorités de recourir à la force. La stratégie de surveillance et de répression est totale et l'ensemble du système est mobilisé avec un risque d'armer les civils », souligne-t-elle.
Les services de sécurité syriens ont mené ces derniers jours une vague d'arrestations dans les rangs des militants opposés au régime.
« Le président Bachar el-Assad parle car il n'a plus d'autres choix pour essayer d'apaiser les gens, mais il n'a nullement l'intention de faire des concessions. Il sait parfaitement que quand il commencera à les faire, il devra aller jusqu'au bout », estime Ignace Leverrier, un ancien diplomate français qui fut longtemps en poste à Damas. « On va vers un accroissement de la répression et il se peut que dans ce cas, à l'intérieur du système, certains prennent conscience qu'ils vont droit dans le mur et que la voie est sans issue », ajoute-t-il.
(Source : AFP)
La répression est depuis toujours la marque des autorités syriennes, qui ne cèdent jamais sur rien, et la confrontation actuelle entre le régime et les manifestants devrait aller en s'accroissant, estiment plusieurs analystes.« Le régime syrien, en place depuis 1963, utilise depuis le départ une double stratégie de gestion politique et sécuritaire. Il promet des réformes, et dans le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut