Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

« Metamorphosis » de Martin Herbst, ou la peinture en mutation

Ce ne sont pas des toiles que présente Martin Herbst à la galerie Mark Hachem, ni, non plus, des sculptures, mais des peintures étranges : concaves, convexes, sphériques...Et en métamorphose.

Peinture à l’huile, recouverte de laque, sur sphère en inox de 30 cm de diamètre. Et, en médaillon, portrait à l’huile sur surface aluminium concave. (DR)

Des faces lunaires et mélancoliques emprisonnées dans des sphères d'argent. Certaines sont accrochées aux cimaises. D'autres, peintes sur des sphères en métal brillant, ponctuent l'espace de la galerie Mark Hachem*. Posées directement au sol, pour celles qui sont d'un diamètre conséquent (80 cm en moyenne), ou sur des présentoirs à coussins en velours, pour les plus petites (20 cm), elles dégagent une atmosphère étrange.
Car ces figures rondes et lunaires changent d'expression selon l'angle de vue du spectateur et passent de l'angélisme le plus absolu au regard torve et inquiétant...Illustrant, ainsi, la conviction de Martin Herbst qu'«on ne peut jamais capter en peinture la véritable image d'une personne».
Dans cette série de portraits d'un genre nouveau, l'artiste autrichien repousse les limites de la représentation picturale bidimensionnelle, sans pour autant faire œuvre de sculpteur.
On pourrait définir son travail comme une peinture en mutation. Car, pour sortir des modes de représentations classiques, ce peintre quarantenaire a tout simplement abandonné les toiles, panneaux et autres supports picturaux traditionnels pour s'attaquer, pinceau à l'huile en main, à des formes, des surfaces et des matières nouvelles. En l'occurrence, des boules en inox ainsi que des plats et des bols incurvés en aluminium brossé sur lesquels il peint, essentiellement, des figures humaines ou des fleurs géantes en solo.

Dans la lignée du Parmesan
Si sa technique est totalement contemporaine, sa démarche s'inscrit par contre dans la lignée de celle De Parmigianino (le Parmesan), ce fameux peintre italien de la Renaissance qui entreprit un jour de faire son autoportrait, en se regardant dans un miroir de coiffeur en boule convexe. Il fit faire une boule de bois et, après l'avoir divisée en demi-sphère de taille semblable à celle du miroir, il se mit à y reproduire, à l'huile, sa propre personne ainsi que tous les objets qu'il voyait dans le miroir, tels qu'ils lui apparaissaient, avec les effets bizarres provoqués par la convexité. C'est-à-dire grossis, pour les objets proches du miroir, et rétrécis, pour ceux qui en étaient éloignés. Cette célèbre œuvre du XVIe siècle, peinte sur une surface bombée, Martin Herbst l'a d'ailleurs reprise, à sa façon, dans un diptyque concave/convexe sur métal brossé et dans une palette monochromatique de gris, pour souligner sa filiation à l'esprit joueur et questionneur du peintre Parmesan.
Car c'est dans ce même esprit d'allégorie sur les mystères de la représentation et les illusions de la perception, que Martin Herbst a réalisé sa série «Metamorphosis»: une succession de portraits, le plus souvent en dégradés de gris ponctués de quelques notes de couleurs, sur le thème de la réflexion déformée d'un visage dans des miroirs concaves ou convexes. L'ensemble formant une application insolite et ludique des éternels questionnements sur la peinture en tant que médium de la représentation et, à travers elle, de la recherche constante d'une vérité. Partielle, car «l'artiste n'imite pas la réalité, il la transforme», assure Martin Herbst.
Des œuvres à découvrir jusqu'au 10 mai.

* Mina el-Hosn, rue Salloum, imm Capital Gardens, bloc B. Horaires d'ouverture : du lundi au samedi, de 10h00 à 20h00. Tél. : 01/999313.
Des faces lunaires et mélancoliques emprisonnées dans des sphères d'argent. Certaines sont accrochées aux cimaises. D'autres, peintes sur des sphères en métal brillant, ponctuent l'espace de la galerie Mark Hachem*. Posées directement au sol, pour celles qui sont d'un diamètre conséquent (80 cm en moyenne), ou sur des présentoirs à coussins en velours, pour les plus petites...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut