Malouda : un grand écart entre Bleus et Blues qui interpelle

« J'essaie de m'améliorer, mais je n'en fais pas une fixation, a ainsi nonchalamment reconnu « Flo » samedi. En équipe de France, je ne cherche pas à trop en faire, ça viendra naturellement. »
Le joueur cadre reconnaît bien qu'il doit « améliorer son rendement », et même qu'il « sait comment faire » pour cela, mais dégage indirectement un certain attentisme qui ne correspond sûrement pas à ce que le sélectionneur veut voir en Bleu.
« Je ne parle pas des cas individuels », a d'ailleurs conclu le sélectionneur lorsqu'il lui a été demandé samedi de commenter la prestation du Guyanais... avant de s'étendre ensuite plus longuement sur celle de Mexès.
Épatant avec Chelsea, où il a déjà inscrit 11 buts cette saison entre le championnat et la Ligue des champions, le Blues, malgré ses déclarations courageuses au lendemain d'un Mondial désastreux et même un brassard de capitaine contre le Belarus pour l'entame des éliminatoires de l'Euro, connaît depuis un passage à vide en équipe de France qui commence à devenir préoccupant.
Lui, fidèle à ses habitudes d'homme tranquille, semble répondre qu'il ne s'inquiète pas et qu'il en a toujours été ainsi depuis la première de ses 64 sélections en 2004.
Force est pourtant de reconnaître que s'il a travaillé cette image de joueur lymphatique, cela ne l'a pas empêché de réaliser dans le passé d'excellents matches en Bleu. Et que ce n'est plus le cas.
Vendredi, le gaucher de 30 ans a livré un match insipide, sans grand pouvoir de percussion ou d'élimination dans son couloir. Surtout, il a eu le temps de voir que Ribéry est redevenu bien meilleur lorsque Blanc leur a imposé d'échanger leurs postes.
Doit-il du coup se sentir menacé contre la Croatie demain alors que Menez, excellent contre le Brésil, mérite d'être revu à ce niveau ?
« Il y a des débats qui ont toujours existé en équipe de France et qui n'ont pas de fin. Ce qui compte, c'est le nombre de matches et de titres que vous gagnez », a encore expliqué samedi le joueur, sur la défensive. Une déclaration qui résonne avec celle du 15 novembre 2010, lorsqu'il déclarait : « L'expérience me sert à être dans les clous pour mes objectifs personnels. »
Deux jours plus tard, Malouda avait d'ailleurs accompli son meilleur match en Bleu sous l'ère Laurent Blanc, offrant l'ouverture du score à Benzema contre cette Angleterre (2-1) qui se trouve justement être son pays d'adoption.
Et s'il s'agissait là du fond du problème ? Et si, malgré son amour incontestable du maillot tricolore, l'attaquant de 30 ans ne finissait pas par ressentir une certaine lassitude mentale avec ces fameux « débats sans fin » sur son positionnement en rapport avec Ribéry ?
Et si la brouille avec Domenech, le précédent sélectionneur, avait aussi laissé des traces ?
Le match amical contre la Croatie mardi ne devrait pas livrer d'enseignements définitifs. La reprise des qualifications en juin et le stage dans les pays de l'Est pourraient en dire plus. Interrogé sur ce sempiternel dossier Ribéry/Malouda et le flanc gauche, Laurent Blanc a juste glissé : « Il y aura une évolution dans notre réflexion. »
(Source AFP)