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Moyen Orient et Monde - Arabie saoudite

Les Saoudiens ont besoin de plus que des subsides

Des élections municipales fixées au 23 avril.
La date des élections municipales en Arabie saoudite a été fixée au 23 avril, après un report de deux ans, a annoncé hier la presse locale, citant un communiqué officiel. Le premier scrutin du genre avait eu lieu en 2005 et les Saoudiens n'avaient élu que la moitié des membres de 178 conseils municipaux.
La tenue d'élections municipales après un programme massif d'aides sociales ne semblent toutefois pas suffisante pour étouffer le besoin de réformes politiques en Arabie saoudite, selon des représentants de la société civile. Le riche royaume pétrolier doit s'embarquer, selon eux, dans des réformes politiques incluant l'élection d'un Parlement, l'octroi de libertés publiques et une indépendance de la justice.
« Si les élections ont lieu de la même manière qu'il y a sept ans, cela n'aurait que peu de signification », a estimé Ibrahim al-Mugaiteeb, chef de l'association indépendante Human Rights First Society. « Tous les membres de ces conseils doivent être élus et les femmes doivent être autorisées à voter ainsi que les militaires. L'âge des électeurs doit être abaissé de 21 à 18 ans », a-t-il ajouté.
Vendredi, le roi Abdallah, 86 ans, avait décidé d'un programme d'aides sociales sans précédent, incluant des dépenses de près de 100 milliards de dollars qui viennent s'ajouter aux 36 milliards annoncés en février et ayant pour objectif de lutter contre le chômage et de loger les Saoudiens. Le souverain a créé aussi un organisme de lutte contre la corruption. « À part cet organisme, je ne vois vraiment aucun signe de réforme politique et les gens ne vivent pas que de pain », a estimé M. Mugaiteeb.
Anwar al-Rasheed, coordinateur du Gulf Civil Society Forum, une association d'intellectuels libéraux du Golfe, a affirmé que les aides sociales ne pouvaient être considérées comme de « vraies réformes économiques ». « C'est de la simple redistribution de surplus pour acheter la loyauté politique (des bénéficiaires). L'essentiel, comme le bonus de deux mois de salaires et le recrutement de 60 000 agents de sécurité, ne peut être qualifié de réformes économiques », a-t-il dit. « Le soutien apporté à l'appareil religieux par le roi est particulièrement frustrant », a-t-il ajouté.
En dépit d'appels d'activistes pour des réformes politiques, la dynastie saoudienne est restée de marbre. Des militants saoudiens ont soumis récemment des pétitions au roi demandant des changements, dont l'établissement d'une « monarchie constitutionnelle ». Mais des appels sur Internet pour deux manifestations en mars n'ont pas été suivis en raison notamment d'une forte mobilisation des agents de l'ordre.
Le commentateur Abdallah ben Bajjad al-Oteibi, dans un article publié lundi dans le quotidien Okaz, a défendu le gouvernement reprochant à ces militants d'avoir placé la barre trop haut. « Certains ont cru que ce qui se passe sur la scène arabe va toucher le royaume et ils ont élevé leurs demandes à un niveau qui n'est pas raisonnable », a-t-il dit, tout en admettant que certaines revendications sont logiques.
Pour M. Mugaiteeb, les Saoudiens sont mûrs pour la démocratie. « Après toutes ces années, le peuple saoudien aspire à des élections d'un Parlement et de conseils municipaux avec la participation des femmes et de l'armée », a-t-il affirmé. « Il est temps d'avoir un Parlement avec tous les pouvoirs législatifs et de contrôle. La liberté d'association et de rassemblement doit être garantie et je ne pense pas que les gens accepteront moins que ça », a-t-il dit. « Si les monarchies du Golfe, y compris l'Arabie, n'anticipent pas la demande de changement, elles seront en danger et ceux qui pensent qu'on peut maintenir le statu quo se trompent », a diagnostiqué pour sa part M. Rasheed.
© AFP
La date des élections municipales en Arabie saoudite a été fixée au 23 avril, après un report de deux ans, a annoncé hier la presse locale, citant un communiqué officiel. Le premier scrutin du genre avait eu lieu en 2005 et les Saoudiens n'avaient élu que la moitié des membres de 178 conseils municipaux.La tenue d'élections municipales après un programme massif d'aides sociales ne...

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