« Cedar Green Marathon », le premier éco marathon libanais !

Toujours très actif sur le plan sportif local, l'Inter Lebanon Road Running & Athletics Club ne cesse de nous surprendre. Le club, qui rassemble la plus importante équipe de coureurs et coureuses au Liban, affirme davantage sa différence en développant une vraie démarche écologique pour sensibiliser le grand public au développement durable dans le sport. Avec le Cedar Green Marathon, une course de 42,195 kilomètres qui aura lieu le dimanche 27 mars prochain (de Beyrouth à Byblos), le club organisateur vous invite à minimiser l'impact environnemental d'une telle épreuve.
Pour info, en 2008, 210 tonnes de CO² ont été rejetés le jour du marathon de Lyon (8 000 participants), soit l'équivalent de quatre vols aller-retour Paris-New York.
Émissions de gaz à effet de serre, gaspillage en eau, pollution... Chaque problème posé par un événement pareil possède une solution.
Rencontre avec Roger Bejjani, président du club.

Q- L'Inter Lebanon organise donc le tout premier marathon de son histoire...
R- Pas vraiment, puisqu'un marathon avait eu lieu en 2006, une première expérience très concluante, disputée de Amchit à Beyrouth.
Les participants avaient alors réalisé de belles prouesses avec quelques records personnels à la clé.
À l'époque, nous n'avions pas fait de publicité pour la course qui est restée relativement confidentielle. Mais nous avons eu quand même près de 100 coureurs inscrits, soit pratiquement la moitié du nombre de participants au Marathon international de Beyrouth dans l'épreuve des 42 195 km. Ce qui est pas mal.

L'Inter Lebanon organise régulièrement des courses de 5 km, 10 km et des semi-marathons. Pourquoi avoir alors attendu 5 ans pour rééditer un 42 195 km ?
La gestion d'un marathon demande bien plus d'efforts que les autres courses : mettre en place une quinzaine de stations d'eau, gérer le trafic routier (blocage et déviation des routes), contrôle rigoureux du parcours, etc. Le tout sur une étendue de 42 195 km !
À cela, il faut également ajouter que l'Inter Lebanon, en tant que club, ne possédait pas les moyens ni l'énergie pour organiser des marathons. Nous avons des priorités comme donner le support financier à nos athlètes par exemple.
Mais cette année, nous nous sommes dit que nous voulions relever ce défi.

Avec 560 marathons de par le monde, vous avez décidé de sortir du lot en donnant une caractéristique à votre course...
Oui, tout à fait. Le Cedar Green Marathon possède une fibre écolo, comme la majorité des coureurs du club d'ailleurs. Nous n'avons pas inventé le concept de « marathon vert », mais plutôt suivi cette mode qui a vu le jour sur les continents américain et européen.
Le concept est simple : s'engager à respecter l'environnement et à réduire au maximum son impact écologique durant la course.

Mais est-ce que le plan sportif est relégué alors au second plan ?
Nous voulons promouvoir les valeurs du sport tout en sensibilisant les coureurs et les bénévoles à l'écologie. Le marathon doit être un évènement citoyen et responsable.
L'approche est écolo mais nous sommes toujours rivés sur le sport et les résultats...
Pour la prochaine édition, nous ferons de la publicité dans les pays environnants, comme la Turquie, la Grèce, pour attirer les fondus du bitume à courir le Cedar Green Marathon. Nous restons donc avant toute chose un club sportif et une épreuve sportive.

Et en quoi cette course sera-t-elle verte exactement ?
La démarche environnementale concerne tous les aspects du marathon, jusqu'à la sensibilisation du coureur.
Ce genre d'initiative est habituellement régi par une charte bio qui concerne les supports de promotion, la signalétique, le matériel (produits recyclés ou biodégradables), les véhicules nécessaires à la logistique, etc.
Par exemple, pour se rendre sur les lieux du marathon, nous incitons les participants à opter pour les transports collectifs ou bien un service de co-voiturage.
L'impression des T-shirts distribués à l'arrivée sera fait avec de l'encre écolo tandis que les gobelets des stations de ravitaillement seront biodégradables.
Cette charte bio attire également des partenaires et fournisseurs qui ont comme préoccupation la protection de l'environnement.
Par exemple, un de nos sponsors, Sukleen, contribuera au ramassage et tri des déchets pour limiter l'impact sur la faune et la flore. Des corbeilles seront déposées 500m après chaque station de ravitaillement.
Alors que Eddé Yard offre une restauration biologique, la Bank Audi et l'ambassade britannique au Liban - et sa fervente ambassadrice Frances Mary Guy - contribuent, eux, financièrement. Cela nous permettra d'acheter des T-shirts en coton organique, des dossards recyclables, etc.
Tout est donc pris en considération. Et notre objectif est de déplacer chaque année ce marathon dans différentes régions du Liban afin de sensibiliser la population sur notre impact journalier.

Finalement, comment ferez-vous le contrôle au niveau des rejets ?
Une compagnie nommée « G » va nous offrir gratuitement ses services afin d'étudier la quantité de CO2 qui aurait été rejeté si la course n'était pas verte mais plutôt conventionnelle. Ils évalueront également les rejets - minimes - en CO2 de la course que nous compenserons alors en plantant des arbres afin d'avoir un impact carbone zéro.
Tout est vraiment pensé pour offrir un marathon 100 % écolo !
Pour plus d'informations,
se connecter sur www.rralebanon.org