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Sport - Rugby

Six Nations : un tournoi sans vrai vainqueur sauf le Sud

Où étaient les sourires hier au lendemain de la dernière journée du tournoi des six nations? À Paris, Dublin et Édimbourg. Où étaient les grimaces ? À Londres, à Cardiff et à Rome.
Ce n'est pas le moindre des paradoxes du tournoi 2011 que ce soit le vainqueur, l'Angleterre, qui fasse grise mine, et que ce soit la France, championne déchue par deux défaites, l'Irlande troisième et deux fois vaincue, et l'Écosse avec sa seule victoire qui sortent de l'épreuve requinquées.
D'autres sourires s'esquissent sans doute dans l'hémisphère Sud où All Blacks, Springboks et Wallabies ne doivent pas avoir trouvé beaucoup de raisons de s'inquiéter avant la Coupe du monde devant le jeu pratiqué en Europe.
L'automne dira si ce jeu à l'ancienne - engagement, simplicité, défense - qui a permis aux Irlandais d'empêcher un grand chelem anglais et à la France de souffler la deuxième place aux Gallois, peut rivaliser avec le tourbillon ambitieux des sudistes. À cette échelle, l'Angleterre est sans doute la plus avancée. Sous la houlette de Martin Johnson, qui n'était pourtant pas une danseuse lorsqu'il était capitaine de la Rose, son équipe a retrouvé ambition dans le jeu et continuité dans la sélection.
Sa victoire, la première depuis 2003, année de sa seule victoire en Coupe du monde, s'appuie sur la première place au nombre d'essais marqués (13 contre 10 à l'Irlande), au nombre de points marqués (132 contre 117 à la France) et à la meilleure différence de points (+51 contre +26 à la France).
De ses rangs sont sortis aussi le meilleur marqueur d'essais, Chris Ashton, six, et le meilleur réalisateur, Toby Flood (50 points contre 48 à Morgan Parra). Ombre majeure au tableau, la nette défaite, dans le jeu et le score (24-8), concédée à Dublin, lors de la dernière levée du grand chelem, a montré que l'équipe de 2010 n'était pas encore au niveau mentalement et physiquement de celle de 2003.

Frayeurs à venir
Que dire de la force mentale du XV de France ? Qu'elle a été inexistante lors de la défaite (22-21) à Rome et immense pour le match du rachat contre Galles.
Pour le reste, la France a fait une saison très moyenne à trois victoires et deux défaites avec dix essais marqués en cinq matches et le plus faible taux de réussite au plaquage, 92 % contre 96 % à l'Irlande.
Elle n'a obtenu qu'un seul premier prix grâce à sa mêlée avec 25 ballons gagnés pour un perdu, sans compter les buts et même les essais de pénalité.
Au-delà des chiffres, l'ombre vient de l'explosion émotionnelle et verbale qui a suivi la défaite à Rome.
Des discussions « franches et viriles » qui ont eu lieu dans le secret de Marcoussis est certes sorti le rachat, mais seul l'avenir dira si la crise n'a pas laissé des blessures inguérissables tant du côté des joueurs que des entraîneurs. Pour les autres pays, la situation n'est guère meilleure.
L'Irlande a retrouvé son « fighting spirit », toute la rugosité de ses avants et le brio de Brian O'Driscoll et Jonathan Sexton, mais elle a perdu chez elle face à la France et n'a gagné à Rome que sur un drop de dernière seconde. Le pays de Galles a explosé à Paris, plié à Cardiff devant les Anglais et n'a battu les Irlandais que sur un essai entaché d'une énorme faute d'arbitrage. L'Écosse est restée l'Écosse avec toute la sympathie qu'elle attire et toute son impuissance à gagner sauf contre l'Italie. L'Italie a atteint son nirvana avec sa victoire historique parce que la première contre la France depuis son entrée dans le tournoi en 2000 mais elle a pris un 59-13 à Twickenham et a perdu ses quatre autres matches. Grâce à ce tournoi en dents de scie, les entraîneurs Martin Johnson, Marc Lièvremont, Warren Gatland, Declan Kidney, Warren Gatland, Andy Robinson ou Nick Mallett ne risquent pas de tomber dans la complaisance.
Ils vont aussi avoir beaucoup de grain à moudre et vont sans doute se faire des frayeurs en regardant les matches du Tri-Nations pendant leurs stages de préparation à la Coupe du monde.
©Reuters
Où étaient les sourires hier au lendemain de la dernière journée du tournoi des six nations? À Paris, Dublin et Édimbourg. Où étaient les grimaces ? À Londres, à Cardiff et à Rome.Ce n'est pas le moindre des paradoxes du tournoi 2011 que ce soit le vainqueur, l'Angleterre, qui fasse grise mine, et que ce soit la France, championne déchue par deux défaites, l'Irlande...

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