Les exilés élisent un nouveau dirigeant

Des dizaines de milliers de Tibétains en exil ont voté hier pour élire leur nouveau Premier ministre, qui pourrait à terme incarner la nouvelle figure de la lutte pour la liberté du peuple tibétain en Chine après la décision du dalaï-lama de renoncer à ses fonctions politiques. Dans un climat d'inquiétude face à cette transition, quelque 85 000 électeurs, dans 13 pays, avaient pour tâche de désigner ce nouveau Premier ministre, appelé le Kaon Tripa. Le favori, 43 ans, diplômé d'Harvard et spécialiste du droit international, a pour nom Lobsang Sangay et a face à lui deux candidats. L'actuel Premier ministre, Samdhong Rinpoche, un moine élu en 2001, ne se représente pas. Les résultats du vote seront connus à la fin avril.
Considérée comme nécessaire, cette transition semble cependant risquée aux yeux des observateurs qui se demandent si son successeur aura la même influence, notammnent à l'étranger, que le dalaï-lama pour faire avancer la cause des Tibétains. Au cours d'un débat historique mardi au Parlement tibétain en exil, la majorité de l'Assemblée - composée de 47 membres - s'est opposée à la décision du dalaï-lama d'abandonner ses fonctions politiques, se faisant l'écho d'une grande partie de l'opinion tibétaine qui estime que la lutte de cette communauté risque d'être fragilisée. Jeudi, le dalaï-lama a rejeté ces appels à reconsidérer sa décision, affirmant que c'était la « meilleure (...) pour le long terme ». Son retrait politique doit être approuvé par le Parlement, mais cela pourrait prendre des semaines en raison de la diversité des positions des parlementaires.
(Source : AFP)