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Culture - Art

Les sculptures de Miro au musée Maillol

La poésie de l'artiste catalan Joan Miro (1893-1983) prend son envol au musée Maillol, pour la première exposition à Paris de son œuvre sculptée depuis 37 ans.

« L’horloge du vent », une sculpture signée Miro. (DR)

Jusqu'au 31 juillet, le musée réunit cent sculptures, une vingtaine de céramiques, une vingtaine d'œuvres sur papier et une peinture. La majeure partie provient de la collection de la Fondation Maeght.
On y fait de drôles de rencontres. Une jeune fille chapeautée d'un robinet et dotée de longues jambes rouges de mannequin semble prête à s'évader - on est en 1968. Coiffés de la lune et de la terre, deux tabourets, dont l'un est posé à l'envers, sont comme Homme et femme dans la nuit (1969). Une chaise renversée, dont les pieds se terminent par des embauchoirs, s'est transformée en Femmes et oiseaux (1973) par la magie d'un assemblage plus réfléchi qu'il n'en a l'air.
La dernière exposition parisienne consacrée aux sculptures de Miro avait été réalisée en 1974 par le Musée d'art moderne de la ville de Paris.
Au musée Maillol, les œuvres présentées sont celles de la deuxième partie de la vie de Miro, marquée notamment par sa rencontre en 1946 avec Aimé Maeght qui ouvre sa galerie cette année-là.
« Une histoire fusionnelle », selon Isabelle Maeght, petite-fille du galeriste, qui assure le commissariat de l'exposition. « Aimé Maeght préparait à l'époque l'exposition sur le surréalisme organisée par André Breton à la galerie en 1947 », raconte-t-elle.
L'entente est immédiate entre l'artiste et le marchand d'art. « Tous les deux étaient visionnaires et d'une modernité fantastique », souligne la commissaire. Dès 1948, Miro présente une exposition personnelle à la galerie Maeght qui devient son marchand
exclusif.
Dans l'entre-deux-guerres, Miro, ami des surréalistes, avait déjà réalisé des sculptures-objets, à partir d'assemblages. Mais il devient véritablement sculpteur en 1944. Il se tourne vers le bronze, dont il apprécie la palette des différentes patines.
Miro glane - « pour moi, un objet c'est vivant », dit-il - et métamorphose ses trouvailles en œuvres.
« Je ne fais qu'assembler ce que je trouve, je rassemble, j'assemble tout cela dans mon atelier qui est très vaste. Je dispose les objets sur le sol, puis je choisis celui-ci ou celui-là, je combine différents objets et parfois je réutilise des éléments d'autres sculptures », écrit-il.
Isabelle Maeght se souvient de ses promenades avec Miro, qui passait chaque année un mois dans la maison familiale de Saint-Paul de Vence : c'était « comme un grand-oncle » pour elle. « Il m'a appris à regarder. À voir la beauté d'un galet, d'une feuille. À m'émerveiller devant la lune, le reflet du soleil », dit-elle.
Les titres de ses œuvres sont souvent poétiques (L'horloge du vent), parfois un peu moqueurs (Les trois cheveux magnétiques de la belle blonde attirent les papillons). Ou très simples, comme Tête,
Personnage.
Femme, oiseau, lune et constellations sont des sources infinies d'inspiration pour Miro, épris d'espace. Certaines de ses œuvres sont également très sensuelles et érotiques.
Avec Fernand Léger et Georges Braque, Joan Miro participe activement à la naissance de la Fondation Marguerite et Aimé Maeght à Saint-Paul-de-Vence, qui voit le jour en 1964. Ils voulaient un lieu moderne, de lumière, pour y exposer.
Miro y crée Le labyrinthe, un jardin de sculptures composé d'une vingtaine d'œuvres.
Les collections de la fondation sont riches d'environ 2 000 œuvres de Miro (sculptures, gravures, céramiques, peintures, gouaches, livres, maquettes).

(Miro sculpteur, catalogue coédité par Gallimard et le musée Maillol. 208 pages. 35 euros).
Jusqu'au 31 juillet, le musée réunit cent sculptures, une vingtaine de céramiques, une vingtaine d'œuvres sur papier et une peinture. La majeure partie provient de la collection de la Fondation Maeght.On y fait de drôles de rencontres. Une jeune fille chapeautée d'un robinet et dotée de longues jambes rouges de mannequin semble prête à s'évader - on est en 1968. Coiffés de la lune et...
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