La France passe dans la douleur contre l’Autriche

Ses coéquipiers ne s'y sont pas trompés en le portant en triomphe après la balle de match, enveloppé dans le drapeau tricolore, pour scander une Marseillaise libératrice, au moment de filer en quarts où ils se rendront en juillet en Allemagne, tombeuse de la Croatie (3-2).
Après avoir mené 2-0 après les deux premiers simples, la France n'est en effet pas passée loin d'un deuxième psychodrame d'affilée, après la finale perdue face à la Serbie à Belgrade en décembre, en voyant les Autrichiens revenir à hauteur grâce au double et Melzer.
« L'important c'est qu'on avance. La prochaine fois, ce sera peut-être un autre qui ramènera deux points », a déclaré, modeste, Jérémy Chardy.
Si le score était prévisible, le scénario n'était pas forcément celui imaginé par Guy Forget en début de week-end.
Chardy, n° 2 derrière Gilles Simon avec les absences de Gaël Monfils, Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet, a gagné ses deux simples alors qu'il n'avait pas remporté une rencontre depuis octobre et pas un set en 2011.
Gilles Simon, facile vainqueur de Stefan Koubek, n'avait pas pu conclure plus tôt face à un Melzer retrouvé et vainqueur des neuf derniers jeux du match (7-6, 3-6, 1-6, 6-4, 6-0).
Dans ces circonstances, Guy Forget a invité Chardy, qui croyait que Gilles Simon « avait plié le match », à reprendre la raquette.
Et le Palois de 24 ans a fait preuve de ressource et d'orgueil. Il a laissé passer l'orage d'un Martin Fischer porté par un public survolté après la victoire aux tripes de Jürgen Melzer dans un match marathon de plus de quatre heures et cinq sets.

Chardy pas sûr
pour le prochain
match
Puis, retrouvant son coup droit dévastateur et son efficacité au service, encore régulier au-dessus de 200 km/h, Chardy se mit dans les meilleures conditions pour disposer en quatre sets d'un Fischer finalement rattrapé par son niveau de 138e mondial (2-6, 7-6, 6-3, 6-3).
« Parfois, je ne maîtrisais plus rien. Mais l'essentiel, c'est la victoire, pas la manière », a souligné Chardy, qui espère que ces trois jours en bleu vont lancer sa saison.
« On s'est qualifié dans la douleur, mais avec des matches extraordinaires », a salué le capitaine Guy Forget. Cette victoire démontre pour le technicien tricolore la force de l'équipe.
« Une campagne de Coupe Davis, cela ne se gagne pas seulement avec quatre joueurs, mais avec six ou sept. On l'a vu tout au long de la saison dernière. Michaël Llodra, joueur de double, a disputé des simples importants, Arnaud Clément est revenu remplacer Julien Benneteau. »
Pour autant, si les Bleus lui doivent « une fière chandelle », Chardy n'a pas gagné sa place pour le tour suivant, a prévenu le capitaine tricolore.
« Les places vont se gagner dans les tournois qui viennent. À Indian Wells, à Rome, à Monte-Carlo, à Roland-Garros bien sûr et à Wimbledon.
Ce que je souhaite, c'est que Jérémy continue de jouer comme contre Melzer, avec le même état d'esprit et le même courage. J'ai hâte de le retrouver. »
L'Autriche, handicapée par le passage à vide de son leader lors de la première journée, devra disputer les barrages en septembre pour conserver sa place dans le groupe mondial.