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Les jeunes s’en vont, la vieille garde sur le retour brille en Argentine

Mauro Camoranesi cette saison, après Juan Sebastian Veron en 2006 ou Juan Roman Riquelme en 2007 : le championnat argentin se nourrit chaque année davantage du retour de ses vieilles stars pour compenser l'exode croissant de ses jeunes pousses.
« Ils sont toujours à la mode, titrait début février le quotidien La Nación. Ils ont plus de 30 ans, mais continuent à jouer un rôle fondamental pour leurs clubs et défient le temps en se maintenant au plus haut niveau du football argentin. »
Cette année, outre l'Italo-Argentin Camoranesi (34 ans, Lanus), champion du monde avec la Squadra azzurra en 2006, l'Argentino-Mexicain Guillermo Franco (34 ans, Velez Sarsfield) ou encore l'ex-international Guillermo Barros Schelotto (37 ans, Gimnasia La Plata) sont revenus en Argentine.
« Lanus est le premier club à m'avoir donné l'occasion de rentrer en Argentine », a expliqué Camoranesi, natif de Tandil (Est) et arrivé en provenance de Stuttgart.
Outre le mal du pays, ces retours massifs s'expliquent aussi par les « exigences supérieures dans les principaux championnats européens », dures à suivre passé la trentaine, estime Gerardo Molina, directeur des cabinets Gerardo Molina Company Latin America et Euromericas Sport Marketing.
Son fils et collaborateur, Rodrigo Molina, souligne aussi l'intérêt pour les joueurs de « la reconversion que leur offrent les clubs après la fin de leur carrière ».
L'ancien milieu défensif international Diego Simeone a ainsi commencé à entraîner au Racing Club, sa dernière équipe comme joueur, imitant le champion du monde 1978 Daniel Passarella, joueur, entraîneur puis même président de River Plate.
Pour les clubs, ces transferts relativement bon marché compensent les départs toujours plus nombreux de joueurs de plus en plus jeunes, qui constituent leur « principal actif », selon Gerardo Molina.
L'an dernier, l'Argentine a exporté 2 204 joueurs, devançant pour la première fois le Brésil, théâtre aussi d'un retour de vieilles gloires (Ronaldinho, Adriano) et d'un exode massif de jeunes, selon une étude de ses cabinets.
Ces transferts ont rapporté 425 millions d'euros aux clubs argentins criblés de dettes (120 millions d'euros en 2009-2010 pour les cinq « grands », River Plate, Boca Juniors, Independiente, Racing Club et San Lorenzo).
Le phénomène touche surtout des jeunes de 16 à 19 ans, qui n'ont pas achevé leur formation, ce qui affecte le niveau du championnat.
« Les clubs locaux perdent du potentiel en ne pouvant pas conserver ces joueurs dans leurs équipes premières », déplore José Pekerman, entraîneur de l'Albiceleste de 2004 à 2006, après avoir conduit les moins de 20 ans à trois titres mondiaux en 1995, 1997 et 2001.
Et les sélections souffrent aussi de cet exode massif.
L'Argentine, six fois championne du monde des moins de 20 ans, ne s'est pas qualifiée pour l'édition 2009, et elle vient aussi de rater la qualification pour les Jeux olympiques, dont elle est double tenante du titre, en terminant seulement 3e du championnat sud-américain des moins de 20 ans.
« On peut encore obtenir accidentellement un résultat, car les joueurs argentins restent très compétitifs, mais c'est impossible d'atteindre le niveau technique, tactique et physique obtenu lorsqu'il y avait une formation, une planification, un projet de jeu », estime Pekerman.
Une leçon à méditer aussi pour la sélection A, qui tentera de mettre fin à 18 ans de disette lors de la Copa America disputée en juillet en Argentine.

 

© AFP

Mauro Camoranesi cette saison, après Juan Sebastian Veron en 2006 ou Juan Roman Riquelme en 2007 : le championnat argentin se nourrit chaque année davantage du retour de ses vieilles stars pour compenser l'exode croissant de ses jeunes pousses.« Ils sont toujours à la mode, titrait début février le quotidien La Nación. Ils ont plus de 30 ans, mais continuent à jouer un rôle...

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