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Santé - Santé publique

L’UE adopte un système de lutte contre les médicaments contrefaits

L'Union européenne a lancé un système de lutte contre les médicaments contrefaits, un fléau qui concernerait 1 à 3 % des remèdes. Le Liban s'est déjà doté d'une loi pareille, il y a plusieurs mois déjà.

Les « tueurs silencieux », ou remèdes contrefaits, constituent 1 à 3 % du marché mondial des médicaments. Photo rcmp-grc.gc.ca

La semaine dernière, l'Union européenne s'est dotée, en vertu d'un projet de loi approuvé par les eurodéputés, d'un nouveau système de lutte contre les médicaments contrefaits, un fléau qui n'épargne pas les pays développés où il concernerait 1 à 3 % des remèdes.
L'enjeu est de mieux lutter contre les « assassins silencieux » que constituent les faux médicaments, qui « minent totalement la confiance dans nos systèmes de santé », a déclaré la rapporteur du texte, la Portugaise Marisa Matias.
Depuis 2005, les saisies de médicaments contrefaits dans l'Union ont été multipliées par cinq, et ce marché représente 45 milliards d'euros de profits par an pour les réseaux criminels, a-t-elle souligné.
Le cœur de la réforme est l'instauration d'un système de traçabilité des médicaments tout au long de la chaîne de distribution, via un code d'identification et via un emballage cacheté permettant de s'assurer que la boîte n'a pas été ouverte depuis sa sortie d'usine.
Actuellement, la faiblesse du système de distribution réside dans le grand nombre d'intervenants tout au long de la chaîne, a expliqué l'eurodéputé allemand Peter Liese, médecin de formation. « Le pharmacien fait confiance à son fournisseur, mais si un faux s'est glissé dans la chaîne, il ne peut pas le savoir », a-t-il souligné.
Le texte se penche également sur les pharmacies par Internet, secteur qui concentre l'essentiel des problèmes puisque plus de la moitié des ventes sur les sites non autorisés seraient des contrefaçons - au mieux inefficaces, au pire néfastes pour la santé.
Sur de tels sites, il est possible d'acheter sans ordonnance des médicaments pourtant soumis à prescription, et certaines pilules sont livrées mal dosées... ou « emballées dans du papier journal », selon l'Organisation européenne des consommateurs (BEUC).
Pour que le patient-consommateur puisse éviter les marchands en ligne capables de telles dérives, le texte instaure une certification européenne pour les sites dignes de confiance. L'acheteur sera ainsi invité à vérifier si le site qu'il visite est porteur du logo correspondant.
Selon M. Liese, les trafiquants de faux médicaments s'attaquent principalement aux molécules les plus chères ou qui représentent des ventes quantitativement importantes, notamment les anticancéreux, les médicaments contre l'hypertension ou certains psychotropes.
Le texte, qui a déjà fait l'objet d'un accord avec les gouvernements des 27, devrait commencer à entrer en vigueur d'ici à quelques mois et, au plus tard, d'ici à 2016. « Mais le processus pourrait être assez rapide car tout le monde y a intérêt », selon M. Liese.
L'organisation de police internationale Interpol a lancé cet automne une campagne de prévention auprès des internautes nombreux à acheter des médicaments contrefaits sur la Toile, quand leur couverture sociale n'est pas bonne ou moins protectrice.

Au Liban
Le Liban n'est pas à l'abri de ce fléau mondial. Contacté par L'Orient-Le Jour, le président de l'ordre des pharmaciens, le Dr Ziad Nassour, affirme que le pays a été « pionnier » dans ce cadre. « Il y a quelques mois, une loi a été promulguée, stipulant que la contrefaçon des médicaments est un crime passible d'au moins cinq ans de prison et d'une amende allant entre 100 et 150 millions de LL, explique-t-il. Si un pharmacien est impliqué dans ces crimes, il sera interdit d'exercer la profession à vie. »
Et le Dr Nassour de préciser : « Nous avons effectué un long chemin dans la lutte contre les médicaments contrefaits. Toutefois, nous ignorons ce qu'il y a dans les dispensaires, parce que ceux-ci reçoivent les médicaments en forme de donations. Par conséquent, ces produits ne sont pas analysés, comme c'est le cas de tout autre médicament introduit sur le marché libanais dans le cadre de la chaîne normale de distribution, laquelle est très bien contrôlée. En effet, nous n'avons pratiquement plus de problèmes de médicaments contrefaits à ce niveau. Il ne s'agit pas toutefois d'une excuse pour suspendre les campagnes de sensibilisation et d'inspection. Celles-ci doivent se poursuivre. »
La semaine dernière, l'Union européenne s'est dotée, en vertu d'un projet de loi approuvé par les eurodéputés, d'un nouveau système de lutte contre les médicaments contrefaits, un fléau qui n'épargne pas les pays développés où il concernerait 1 à 3 % des remèdes.L'enjeu est de mieux lutter contre les « assassins silencieux » que constituent les faux médicaments,...

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