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Lifestyle - Cinéma

Triomphe iranien à la Berlinale

Le film « Nader et Simin, une séparation », du réalisateur Asghar Farhadi, rafle les plus hautes récompenses.

« Je n’aurais jamais cru que je gagnerais le prix. La dernière fois que j’étais ici, je n’aurais pas cru que je reviendrais à nouveau sur cette scène », s’est exclamé Asghar Farhadi en recevant l’Ours d’or de la 61e Berlinale. John MacDougall/AFP

Le Festival de Berlin, traditionnellement engagé, a fait un véritable triomphe samedi soir au cinéaste iranien Asghar Farhadi en couronnant son film Nader et Simin, une séparation et à l'ensemble de ses acteurs, mais le réalisateur n'a pas voulu y voir un signal politique.
Nader et Simin, une séparation, un poignant drame familial sur fond d'engrenage judiciaire, a remporté l'Ours d'or de la 61e Berlinale, et son casting s'est partagé les Ours d'argent des meilleures actrices - Leila Hatami et Sarina Farhadi - et acteurs - Peyman Moadi, Shahab Hosseini et Sareh Bayat. Asghar Farhadi, né en 1972, avait déjà reçu l'Ours d'argent du meilleur réalisateur pour À propos d'Elly, en 2009. Diffusé mercredi, Une séparation avait aussitôt fait sensation, prenant la place du favori dans les pronostics, parmi les seize films en compétition. « La dernière fois que j'étais ici, je n'aurais pas cru que je reviendrai à nouveau sur cette scène », s'est exclamé M. Farhadi en recevant sa statuette.
Rencontrant la presse après la cérémonie, il s'est présenté comme « un cinéaste, pas un héros ». « Si j'avais dit quelque chose de politique sur scène (en recevant mon prix), cela aurait-il changé quelque chose ? Mais mon film peut changer quelque chose. » Il s'est dit convaincu que les Ours récompensaient le film, et que « le jury (n'avait) pas été influencé par des éléments extérieurs ». Pourtant, le réalisateur né près d'Ispahan, et dont le tournage avait été brièvement suspendu par les autorités iraniennes en septembre dernier, a évoqué son pays en recevant l'Ours, et son compatriote Jafar Panahi, réalisateur lourdement condamné. « Je veux avoir une pensée pour Jafar Panahi. Je pense vraiment que ses problèmes seront bientôt résolus et j'espère qu'il pourra venir ici l'an prochain », a-t-il dit.
La Berlinale avait invité Jafar Panahi à siéger au sein du jury et lui avait réservé une chaise, restée vide lors des cérémonies d'ouverture et de remise des prix. La présidente du jury, Isabella Rossellini, avait lu une lettre de M. Panahi en ouvrant le Festival, puis une journée d'hommage lui avait été réservée le 11 février, journée anniversaire de la révolution iranienne. Accusé d'avoir voulu faire un film sur les manifestations d'opposants en 2009 à Téhéran, Jafar Panahi, âgé de 40 ans, a été condamné à six ans de prison et 20 ans d'interdiction de travailler par la justice iranienne. Il a fait appel de ces condamnations et attend la décision, assigné à résidence à Téhéran.
Par ailleurs, l'Ours d'argent, ou grand prix du jury, a récompensé Le cheval de Turin, un film difficile de deux heures et demie en noir et blanc et en hongrois signé Bela Tarr, qui prend pour point de départ un incident traumatisant dans la vie du philosophe allemand Friedrich Nietzsche pour raconter l'histoire de deux paysans et de leur cheval. Ce film était apparu comme le seul challenger sérieux de celui de M. Farhadi : le public s'y était ennuyé ferme lors des projections, mais les critiques, singulièrement américains, avaient salué un style magnifique et une vision sans compromis.
Enfin, la Berlinale a distingué un compatriote en attribuant l'Ours d'argent du meilleur réalisateur à Ulrich Köhler pour La Maladie du sommeil. Tourné au Cameroun, le film interroge la capacité d'intégration des êtres en relatant l'histoire d'un médecin allemand incapable de s'arracher à l'Afrique. M. Köhler, qui a grandi en parti dans l'ancien Zaïre, devenu République démocratique du Congo, a eu une pensée pour cette enfance africaine : « J'aimerais remercier mes parents pour nous avoir offert, quand nous étions enfants, une vie aussi libre et passionnante. »
Le Festival de Berlin, traditionnellement engagé, a fait un véritable triomphe samedi soir au cinéaste iranien Asghar Farhadi en couronnant son film Nader et Simin, une séparation et à l'ensemble de ses acteurs, mais le réalisateur n'a pas voulu y voir un signal politique.Nader et Simin, une séparation, un poignant drame familial sur fond d'engrenage judiciaire, a remporté...

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