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Culture - Exposition

Le « No-Sheep’s Land » pictural de Saba Innab

« No-Sheep's Land » est une transcription picturale des interrogations de Saba Innab, artiste et architecte palestino-jordanienne, autour des notions de terre, de territoire, de tissu urbain et architectural.

Fusion de structures architecturales imaginaires et de paysages réels.

Comment peut-on construire si l'on ne possède pas de terre ? Quelle est la relation de l'homme à son territoire? Pourquoi l'être humain se retrouve-t-il confiné dans des espaces limités ? Comment s'érige un espace vital ?
Autant de questions nées dans la tête de Saba Innab, lors de ses traversées en auto des vastes étendues séparant Amman du camp de Nahr el-Bared, pour la reconstruction duquel cette jeune architecte palestino-jordanienne - intéressée par la combinaison entre espaces social, politique et spatial - s'est portée volontaire.

Paysages libres vs camps
« De temps à autres, dans cette succession de no man's land ponctués de barrages frontaliers, j'apercevais, se profilant à l'horizon, des troupeaux de brebis se déplaçant en liberté dans ces vastes terres à leur disposition », indique - au verso du carton de l'exposition - l'artiste. Qui va alors dresser un parallèle entre ces territoires vierges et l'espace dévasté par la guerre, rasé par le passage des bulldozers, du camp palestinien du Liban-Nord.
Une comparaison implicite entre ces portions territoriales où se confine l'homme et les libres pâturages aperçus en chemin, sur laquelle viendront se greffer des questionnements sur le sens d'une (re)construction sur un sol qui n'appartient pas à ses habitants.
De ce monologue intérieur va naître une quinzaine de toiles (exposées jusqu'au 19 mars à la galerie Agial*) recréant, dans une sorte de fusion vaporeuse et monochromatique, traversée de légères touches de couleurs, ces paysages d'où toute verticalité est abolie.
Travaillées en techniques mixtes (peinture, transferts, collage, frottage..), des peintures de lieux, entre réel et imaginaire, ouverts sur une magnifique perspective horizontale et traversés de structures architecturales insolites. À l'instar de cet espèce de pont aérien, de cette façade inversée ou encore ce délicat enchevêtrement de ruines aplaties.
La délicatesse du trait et l'harmonie de la touche de couleur dans cet univers à dominante grise et monochrome donnent à cet exercice visuel et intellectuel un indéniable charme poétique. Ouvert à de multiples interprétations.

* Rue Abdel-Aziz, Hamra. Tél. 01/345213.
Comment peut-on construire si l'on ne possède pas de terre ? Quelle est la relation de l'homme à son territoire? Pourquoi l'être humain se retrouve-t-il confiné dans des espaces limités ? Comment s'érige un espace vital ?Autant de questions nées dans la tête de Saba Innab, lors de ses traversées en auto des vastes étendues séparant Amman du camp de Nahr el-Bared, pour la...

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