Rechercher
Rechercher

Actualités

La nouvelle Égypte post-Moubarak, un saut dans l'inconnu pour Israël

La chute d'Hosni Moubarak représente un saut dans l'inconnu pour Israël, qui craint de voir les Frères musulmans exploiter la situation pour remettre en cause le traité de paix avec l'Égypte, clé de voûte de toute sa diplomatie régionale depuis trois décennies.

En signant la paix avec le pays le plus peuplé du monde arabe en échange d'un retrait de la péninsule du Sinaï conquise sur l'Égypte durant la Guerre des Six Jours, Israël avait pu briser un isolement diplomatique total dans la région.

Dans un premier temps, le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu a adopté un profil bas et donné comme instruction à ses ministres de ne pas s'exprimer sur l'après-Moubarak.
Le Premier ministre ainsi que le président Shimon Pérès avaient auparavant insisté sur le fait que M. Moubarak n'avait jamais remis en cause --malgré les crises durant les deux intifadas palestiniennes ou la guerre au Liban de 2006-- le premier traité de paix conclu en 1979 entre Israël et un pays arabe.
L'éviction de ce partenaire risque désormais de créer un "vide dangereux", estime une partie des commentateurs israéliens.
M. Netanyahu a lui même agité à maintes reprises le spectre d'un scénario "à l'iranienne", aux termes duquel les Frères Musulmans --proches du mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza-- profiteraient de la situation pour s'emparer du pouvoir ou exerceraient une influence telle qu'ils seraient en mesure d'obtenir l'abrogation du traité.
En signant la paix avec le pays le plus peuplé du monde arabe en échange d'un retrait de la péninsule du Sinaï conquise sur l'Égypte durant la Guerre des Six Jours (juin 1967), Israël avait pu briser un isolement diplomatique total dans la région.
Sur le front militaire, cet accord historique avait permis à l'armée israélienne de réduire son dispositif de défense le long des 240 kilomètres de frontière avec l'Égypte. La péninsule du Sinaï, une région tampon, a été démilitarisée si bien que les militaires israéliens ont pu redéployer leurs forces sur le front nord face à la Syrie et au Liban ainsi que dans les Territoires palestiniens.
"L'État major va devoir repenser tous ses plans stratégiques", soulignait samedi les télévisions israéliennes, en évoquant une très probable augmentation du budget de la Défense.
"D'un point de vue stratégique, Israël se retrouve désormais dans une situation hostile. Il n'y a plus personne pour diriger les États pragmatiques et modérés alors que la Turquie et l'Iran montent en puissance", relève Zvi Mazel, un ancien ambassadeur d'Israël en Égypte.
Ron Ben Yihaï, un influent expert en matière de défense, se montre toutefois moins alarmiste. "L'armée égyptienne ne veut pas de guerre avec Israël. Elle doit gérer un pays et des tensions extérieures, notamment au Soudan", a-t-il expliqué à la radio publique. "Les militaires égyptiens savent que s'ils lèvent le petit doigt contre le traité de paix, ils risquent d'être privés des 1,3 milliard de dollars d'aide militaire américaine", a-t-il noté.
Pour faire face à cette période d'incertitudes, les dirigeants israéliens ont eu le réflexe traditionnel de se tourner vers les États-Unis, malgré les critiques suscitées par l'attitude du président Barack Obama, accusé par les médias d'avoir "lâché" Hosni Moubarak, un allié de toujours des Américains.
Le ministre de la Défense Ehud Barak a ainsi été dépêché à Washington pour s'assurer du soutien américain et de la poursuite de l'aide militaire américaine de trois milliards de dollars versée chaque année à l'État hébreu. Son appel a été entendu.
Le plus haut-gradé américain, l'amiral Mike Mullen, se rend par ailleurs dimanche et lundi en Jordanie et en Israël pour rassurer et consulter ses deux alliés. Il "discutera des questions de sécurité d'intérêt commun et réaffirmera à ces deux partenaires clés l'engagement de l'armée américaine" à leurs côtés, a souligné un porte-parole du Pentagone.
Dans un premier temps, le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu a adopté un profil bas et donné comme instruction à ses ministres de ne pas s'exprimer sur l'après-Moubarak.Le Premier ministre ainsi que le président Shimon Pérès avaient auparavant insisté sur le fait que M. Moubarak n'avait jamais remis en cause --malgré les crises durant les deux intifadas palestiniennes ou la...