Brésil : la révolution Menezes

Menezes, ancien entraîneur des Corinthians choisi après le refus de Fluminense de libérer Muricy Ramalho, a donné le ton dès sa première liste fin juillet pour un match amical contre les États-Unis.
Cet ancien défenseur obscur de 48 ans n'a retenu que quatre joueurs ayant participé au Mondial 2010 (Robinho, Ramires, Dani Alves et Thiago Silva) et convoqué des jeunes prometteurs (le gardien Renan, l'attaquant Neymar) dans un groupe composé pour moitié de joueurs évoluant au Brésil.
« Nous entamons une étape de rénovation », a déclaré Menezes avec pour objectifs, outre le Mondial 2014 organisé au Brésil, l'or olympique, jamais conquis par la Seleçao, aux Jeux de Londres en 2012.
Au lendemain de la victoire sur les États-Unis (2-0), la presse locale, très critique à l'égard du style Dunga, jugé trop défensif, était aux anges.

Un but encaissé en quatre rencontres
« Le retour du football champagne », titrait O Globo. « Un spectacle des gamins », s'enthousiasmait Lance, alors que le groupe retenu affichait une moyenne d'âge de 23 ans, contre 28 sous Dunga.
Après deux autres victoires sur l'Iran (3-0) et l'Ukraine (2-0), la Seleçao a enregistré un premier coup d'arrêt face au grand rival argentin (défaite 1-0), manquant singulièrement de percussion offensive, mais Menezes est plutôt satisfait de ses débuts.
« En quatre matches, cette équipe a montré son potentiel. Nous avons de bons joueurs qui peuvent exploser à tout moment », a-t-il déclaré après ce revers.
Étiqueté « entraîneur défensif » avec le Gremio Porto Alegre, qu'il a conduit à la finale de la Copa Libertadores (C1 sud-américaine) en 2007, puis encensé pour le jeu des Corinthians auteurs d'un doublé championnat pauliste-Coupe du Brésil en 2009, Menezes cherche à bâtir une selection équilibrée.
Il a pour l'instant dégagé une base défensive solide, qui n'a encaissé qu'un but en quatre matches, avec Dani Alves, Thiago Silva et David Luiz incontournables en défense et le duo Ramires-Lucas à la récupération.
Devant, il a relancé Pato, qui a rarement concrétisé les espoirs placés en lui, et maintenu sa confiance à Robinho.

Gagner la Copa America
Il a également lancé la nouvelle pépite de Santos, Neymar (19 ans), excellent contre les États-Unis, mais trop tendre contre l'Argentine. Il éclabousse actuellement de sa classe le championnat sud-américain des moins de 20 ans (7 buts) et sera donc absent contre la France, en amical mercredi au Stade de France.
Reste à trouver un chef d'orchestre pour diriger l'ensemble.
« Nous cherchons des joueurs qui occupent la fonction de meneur de jeu. Depuis la première convocation, nous avons une ossature de huit ou neuf joueurs », résume Menezes.
En attendant le retour de Kaka, absent la seconde partie de 2010 sur blessure, et après un rappel guère convaincant de Ronaldinho contre l'Argentine, l'entraîneur a convoqué deux nouveaux à ce poste contre la France : Jadson, du Shakhtar Donetsk (Ukraine), et Renato Augusto, de Levekusen (Allemagne).
Menezes souhaite en effet dégager d'ici à juillet un « groupe capable de lutter pour gagner la Copa America », dont le Brésil est double tenant du titre.
« C'est l'obligation de la sélection brésilienne, même si ce sera en territoire argentin (du 1er au 24 juillet), où les choses sont toujours beaucoup plus difficiles », déclarait-il fin août.