Rechercher
Rechercher

Actualités

Mikati tente de former un cabinet après sa nomination contestée

Le Premier ministre libanais désigné Najib Mikati, soutenu par le Hezbollah, va s'atteler à partir de jeudi à la délicate tâche de former un nouveau gouvernement.

Le Premier ministre Najib Mikati a rendu visite mercredi à cinq de ses prédécesseurs, dont Saad Hariri./

Pour dénoncer ce qu'ils estiment être un coup de force du parti chiite, ses adversaires ont appelé mercredi à l'organisation de sit-in quotidiens dans le centre-ville de Beyrouth, au lendemain de manifestations émaillées de violences dans plusieurs villes du pays. Farès Souaid, un proche du Premier ministre sortant Saad Hariri et de sa coalition soutenue notamment par les États-Unis et la France, a accusé le Hezbollah d'avoir utilisé sa puissance militaire pour imposer son candidat. "La puissance du Hezbollah vient de ses armes, et grâce à cela il a pu mener un coup d'État", a affirmé M. Souaid dans un communiqué, en appelant à ces sit-in. Quelque deux cents personnes portant des drapeaux libanais étaient rassemblées en soirée dans le centre-ville de Beyrouth. M. Mikati, milliardaire sunnite de 55 ans, doit entamer jeudi ses consultations avec les blocs parlementaires en vue de former le gouvernement. Il a rendu visite mercredi à cinq de ses prédécesseurs, dont M. Hariri. L'entrevue n'a duré que cinq minutes et aucun ne s'est exprimé. M. Mikati a déjà proposé à M. Hariri, qui a refusé, de participer à son cabinet. "Le gouvernement Mikati sera un gouvernement Hezbollah, aux conditions du Hezbollah", a estimé l'ex-député Moustapha Allouche, un allié de M. Hariri. Le camp du Hezbollah détient désormais la majorité parlementaire, après la défection d'anciens alliés de M. Hariri, considéré comme le dirigeant le plus populaire de la communauté sunnite. Avec le Hezbollah aujourd'hui en position de force au gouvernement également, des observateurs craignent que M. Mikati n'accepte de cesser toute coopération avec le TSL. Mais M. Mikati se défend d'être "l'homme du Hezbollah", indiquant qu'il ne se sentait tenu par "aucune position politique prise" par ce mouvement sauf celle de la protection de son arsenal, autre pomme de discorde au Liban. Pour le camp Hariri, le prochain combat sera à la fois la défense du TSL et le désarmement du Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par Washington. Ce désarmement "est nécessaire pour que les Libanais redeviennent libres, sans que personne ne les terrorise", a affirmé M. Souaid. La communauté internationale craint de son côté la formation d'un cabinet pro-iranien. Les États-Unis, qui apportent une aide économique et militaire au Liban, ont averti qu'un tel gouvernement aurait "clairement un impact" sur les liens bilatéraux. Entretemps, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a dit qu'il revenait aux Libanais de décider de l'avenir de leur pays et "non (à) des forces extérieures".

Sur le terrain, le calme est revenu dans les villes du Liban mais l'armée y est encore fortement présente et des patrouilles anti-émeutes circulent dans les rues. À Tripoli (nord), des banderoles affirmant "Mikati, nommé par (Ali, ndlr) Khamenei", le guide suprême iranien, restaient suspendues dans les rues, Téhéran étant le principal parrain du Hezbollah. En raison des tensions, l'Arabie saoudite, qui appuie le camp Hariri, a invité ses ressortissants à ne pas se rendre au Liban.

Pour dénoncer ce qu'ils estiment être un coup de force du parti chiite, ses adversaires ont appelé mercredi à l'organisation de sit-in quotidiens dans le centre-ville de Beyrouth, au lendemain de manifestations émaillées de violences dans plusieurs villes du pays. Farès Souaid, un proche du Premier ministre sortant Saad Hariri et de sa coalition soutenue notamment par les États-Unis et la...