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Économie - Industrie

La France veut s’attaquer à l’écart de compétitivité avec l’Allemagne

À l'issue de la parution d'un rapport soulignant le différentiel négatif de compétitivité de la France avec l'Allemagne, le ministre de l'Industrie, Éric Besson, a débattu hier des stratégies envisageables afin de combattre ce décrochage.

L’Allemagne est le principal client, fournisseur, partenaire et concurrent de la France, a souligné le ministre français de l’Industrie, Éric Besson. Lionel Bonaventure / AFP

Le ministre français de l'Industrie, Éric Besson, a ouvert hier le débat sur les moyens de réduire l'écart de compétitivité avec l'Allemagne, après la remise d'un rapport pointant la divergence des coûts salariaux et proposant un « Pacte de compétitivité industrielle » en France.
L'étude, réalisée par l'institut Coe-Rexecode, montre que le différentiel négatif de compétitivité avec l'Allemagne est « un phénomène nouveau », remontant au début des années 2000, et qu'il « s'accroît » avec des risques pour l'industrie française, a souligné M. Besson.
Outre des facteurs structurels anciens, ce décrochage est « lié à une divergence significative en matière de coûts salariaux » entre les deux pays, a-t-il relevé.
« Les coûts salariaux unitaires ont (...) augmenté d'un peu moins de 10 % en France alors qu'ils reculaient de plus de 15 % en Allemagne », a résumé le ministre. Les 20 000 entreprises françaises qui exportent vers l'Allemagne représentent 16 % des exportations françaises, mais le solde des échanges de marchandises s'est creusé pour atteindre aujourd'hui 200 milliards d'euros, soit 10 % du produit intérieur brut (PIB) français.
« Dans la dernière décennie (...), la France a perdu le seul avantage comparatif qu'elle avait par rapport à l'Allemagne, d'avoir des prix en moyenne moins élevés », a confirmé le président de Coe-Rexecode, Michel Didier. Cette évolution est d'autant plus préoccupante que l'Allemagne est « notre principal client, notre principal fournisseur, notre principal partenaire et notre principal concurrent », a souligné M. Besson. Berlin enregistre aussi en 2010 un taux de croissance enviable de 3,6 %.
Face à ce constat, le rapport appelle à mettre en œuvre un « Pacte de compétitivité industrielle » en France. Parmi les cinq pistes retenues figurent la nécessité de prendre en compte la compétitivité « dans toute réforme de la fiscalité » et l'importance de la capacité à « travailler ensemble » pour « adapter dans l'entreprise le compromis social salaire-emploi-durée du travail » en fonction de la compétitivité.
Mais le rapport se prononce aussi pour « une mesure de recalage des coûts industriels de 5 à 10 % », qui pourrait s'appliquer aux « charges salariales dans l'industrie », selon M. Didier. Autant de solutions que le ministre va soumettre, avec son homologue du Travail, Xavier Bertrand, à partir de début février à la Conférence nationale de l'industrie (CNI) qui réunit représentants des entreprises, syndicats, parlementaires, personnalités qualifiées. Les résultats de la discussion de la CNI sont attendus pour la fin mai. M. Besson a souhaité des « mesures pragmatiques, filière par filière ». « On ne fera pas une grande industrie si on n'a pas un consensus social », a observé le vice-président de la CNI, Jean-François Dehecq.
Mais au-delà de ce « consensus » souhaité sur le diagnostic du rapport, la CNI devra se saisir de thèmes plus controversés comme le « coût du travail ». Un débat « utile », pour Éric Besson. Il n'y a « rien de choquant à ce que les partis politiques s'en saisissent », a-t-il ajouté, alors que la question des 35 heures a été remise à l'ordre du jour par plusieurs responsables. « À ce stade, porter un diagnostic commun, travailler avec les partenaires sociaux sur ce que pourraient être les pistes pour répondre à ce diagnostic, c'est une étape extrêmement importante », selon le ministre. « Après, c'est au président de la République et au Premier ministre d'en décider, soit avant la fin de ce mandat sur un certain nombre de points, soit dans le débat au moment de l'élection présidentielle », a-t-il ajouté.
Le ministre français de l'Industrie, Éric Besson, a ouvert hier le débat sur les moyens de réduire l'écart de compétitivité avec l'Allemagne, après la remise d'un rapport pointant la divergence des coûts salariaux et proposant un « Pacte de compétitivité industrielle » en France.L'étude, réalisée par l'institut Coe-Rexecode, montre que le différentiel négatif de...

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