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Liban

Disparitions forcées : ONG et familles de disparus appellent à la ratification de la convention internationale

Les familles de disparus et plusieurs organisations travaillant sur le dossier des disparitions forcées au Liban ont demandé hier dans un communiqué au président de la République, au président du Parlement et au Premier ministre de « respecter la déclaration ministérielle et de ratifier dans les plus brefs délais la convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées ».
Le texte rappelle que la convention internationale pour la protection des victimes contre les disparitions forcées est entrée en vigueur hier, le 23 décembre. « Depuis le début des années 80, victimes et associations luttent pour la création d'un instrument juridique au niveau international permettant de lutter contre les disparitions forcées et de les prévenir, poursuit-il. Adoptée en 2006 par l'Assemblée générale des Nations unies et ouverte à la signature en 2007, la convention constitue donc une victoire importante pour les proches de disparus et les ONG de droits de l'homme les soutenant. C'est en partie grâce à la ratification de la convention par le gouvernement irakien, le 23 novembre, que cette convention est entrée en vigueur. »
Le communiqué précise que la convention consacre plusieurs droits pour les victimes : elle garantit le droit à ne pas être soumis à la disparition forcée et le droit à la vérité pour les familles des personnes disparues, constituant de par le fait même un pas en avant dans la lutte contre l'impunité. Le texte institue aussi des obligations pour les États parmi lesquelles figure la coopération internationale. En outre, la convention fait mention de sanctions auxquelles s'exposent les États impliqués dans la pratique des disparitions. Enfin, le texte institue un comité sur les disparitions forcées qui aura pour mandat de suivre l'application de la convention et la protection des victimes au niveau international.
Le Liban a signé cette convention en février 2007 à Paris, et le gouvernement actuel a considéré sa ratification comme un objectif important en l'incluant dans sa déclaration de politique générale. « Pourtant, l'État libanais n'a toujours pas ratifié la convention malgré de nombreux appels en ce sens lancés par les victimes et les ONG, souligne le communiqué. Or, le Liban est directement concerné par les disparitions forcées. Quelque 17 000 Libanais sont à ce jour portés disparus. Leurs proches attendent depuis trop longtemps que l'État agisse, qu'il daigne leur offrir autre chose que des promesses. Nous nous interrogeons sérieusement sur les raisons qui empêchent cette ratification, et avons du mal à croire que cela est le fruit d'une simple négligence. »
Et le communiqué d'ajouter : « Pour les milliers de proches de disparus au Liban qui attendent la vérité, la convention est un message d'espoir. Il est donc nécessaire et urgent que le Liban ratifie ce texte et s'engage ainsi fermement dans la lutte visant à mettre fin à la pratique des disparitions forcées. Une ratification enverrait un message d'espoir fort aux Libanais et renforcerait l'engagement de l'État libanais vis-à-vis de ces citoyens, mais aussi vis-à-vis de la communauté internationale. »
Les familles de victimes et les ONG appellent également le juge des référés de Beyrouth à concrétiser ses « décisions courageuses concernant les deux plaintes relatives aux fosses communes de Mar Mitr et du bois de Beyrouth », et l'incitent à « poursuivre ces démarches afin de confirmer le droit de savoir ». « De même nous appelons la cour pénale du Liban-Sud (Saïda) à traiter sans plus tarder l'affaire concernant la disparition de M. Hachichou, cette plainte étant en cours depuis plus de dix ans », conclut le texte.
Les associations signataires sont Solide (Soutien aux Libanais en détention et en exil), le comité des parents des kidnappés et des disparus au Liban, le CLDH (Centre libanais des droits humains), « ACT for the disappeared », l'Association libanaise des droits de l'homme et « Wahdatouna Khalasouna » (rassemblement de 26 ONG libanaises).
Les familles de disparus et plusieurs organisations travaillant sur le dossier des disparitions forcées au Liban ont demandé hier dans un communiqué au président de la République, au président du Parlement et au Premier ministre de « respecter la déclaration ministérielle et de ratifier dans les plus brefs délais la convention internationale pour la protection de toutes les personnes...

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