Tous les hommes et un couffin

Lorsque, le 18 septembre 1985, André Dussolier, Michel Boujenah et Roland Giraud se penchent sur un couffin en faisant des argh, argh et autres onomatopées, la France et le monde entier s'émeuvent. Comment des hommes insouciants, ivres de liberté et de femmes et qui se croyaient infaillibles vont-ils se trouver tout d'un coup vulnérables devant tant de faiblesse ?
Car un bébé qui vient au monde dans toute son impuissance est ce qu'il y a de plus fort. Il porte en lui tout l'amour de deux êtres, mais aussi l'amour de tous ceux qui le regardent et le chérissent.
Un bébé a des effets magiques, et Coline Serreau l'avait bien compris et illustré dans la comédie Trois hommes et un couffin. Un bébé, ça parle au cinéma et ça fait des commentaires comme les grands. D'ailleurs, un bébé ça se moque des grands qui font des grimaces devant lui, Look Who's Talking Now. Un bébé est attendu durant neuf mois, mais lorsqu'il vient au monde, il ne manque pas de f...la pagaille, Nine Months.
En réalité aussi, le bébé a des effets magiques. Il crée autour de lui un climat d'amour et de fraternité. C'est toujours la fête autour d'un bébé. On laisse toujours nos peines à la porte avant de le voir. On craint qu'il ne pleure et on mendie un sourire de lui .
Tout le monde veut le toucher, le porter, le caresser, le câliner. On se fait propre avant, car on a peur de le salir et de le contaminer avec notre trop-plein « d'être qui a vécu ».
C'est si petit, mais si grand un bébé. Que les flonflons et les décorations de la fausse fête ne nous fassent pas oublier que, dans quelques jours, c'est la nativité de ce bébé à la fois menu mais ô combien grand qui est fêtée par une grande partie de l'humanité.