Coupe Davis : Forget n’a pas digéré la défaite

Mauvais perdant, Guy Forget ? En tout cas, 10 jours après la défaite de l'équipe de France en finale de la Coupe Davis face à la Serbie, le capitaine tricolore n'a visiblement toujours pas digéré l'attitude du public serbe, qu'il continue de fustiger.
Selon lui, les bornes ont été franchies et l'incapacité des joueurs français à s'exprimer pleinement à Belgrade est directement due au comportement de la foule.
Présent à La Plagne pour les Étoiles du sport, Guy Forget a confié qu'il ne s'attendait pas à une telle atmosphère.
« Nous avons sous-estimé le travail sournois de certains spectateurs qui savaient exactement ce qu'ils faisaient et qui ont harcelé nos joueurs, du premier au dernier match, avec des sifflets sur les lancers des premières balles de service », juge-t-il, convaincu que les joueurs, que ce soit lors du double ou lors des deux derniers simples, sont restés inhibés à cause de cela. « Notre double a été moyen pendant deux sets et demi, entre autres, à cause de cela. J'ai eu l'impression avec du recul que nos joueurs ont été en contrôle durant tous nos matches pour ne rien montrer et faire abstraction de ces bruits permanents. Cela les a gênés beaucoup plus que je ne l'imaginais. »

« C'est leur ego qui leur permettra de revenir plus forts »
Mais Forget va plus loin. Il s'en prend au comportement des supporters, mais aussi des joueurs serbes, « sournois et borderline » selon lui.
« C'est passé. Ils s'en fichaient et étaient prêts à gagner de n'importe quelle manière. » Le capitaine de l'équipe de France regrette que le juge-arbitre n'ait pas pris ses responsabilités, laissant le public à ses excès.
« Le juge-arbitre était content car il a vu que les joueurs français ne faisaient pas trop de vagues, poursuit Forget. Il n'a pas été à la hauteur et mou.
Il est anormal qu'il n'y ait eu qu'un seul point remis dans une rencontre comme celle-là. »
Est-il possible de changer les choses? Pas résigné, Forget veut le croire. « Il y a des mesures à prendre au niveau des instances fédérales. J'ai demandé à la FFT d'envoyer un courrier à la Fédération internationale car les gens ont vu ce qui s'est produit. Rien n'est écrit à ce sujet, et j'espère qu'à la suite de ça, cela va évoluer et que toute manifestation visant à perturber un joueur au service sera considérée comme un acte d'antijeu et sanctionnée. »
Néanmoins, au-delà du contexte, le patron de l'équipe de France admet que ses joueurs doivent se regarder en face et franchir un cap pour être capables d'être plus forts que l'environnement extérieur.
« Je reste obsédé par les deux simples du dernier jour qui sont allés beaucoup trop vite à mon goût, avoue Forget.
Ces deux matches sont douloureux et pénibles, mais il n'y a rien à en dire après avoir été tellement dominés. Pour certains, il y a un gros travail qui doit être effectué encore pour simplement être plus forts, plus pointus et plus complets.
Je pense que cette défaite aura plein d'effets bénéfiques par rapport à cela. Cette défaite fait tellement mal qu'on ne veut plus qu'elle se reproduise.
C'est leur ego qui leur permettra de revenir plus forts l'année prochaine. »