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Culture

Le musée du Louvre s’expose en bande dessinée au pays du manga

« Jojo no kimyo na boken », une fresque du mangaka Araki.

Il s'appelle Rohan Kishibe, il est japonais. Ce dessinateur de manga est doté d'un curieux pouvoir qui le conduit à Paris, au Louvre. Rohan est le héros d'une des bandes dessinées publiées par le prestigieux musée français et qui font l'objet d'une exposition au Japon.
Sous l'intitulé «La bande dessinée revisite le Louvre», sont présentées une soixantaine de planches extraites des albums de cinq auteurs de différentes nationalités, dont «Rohan au Louvre» du mangaka nippon Hirohiko Araki.
Après avoir orné durant un mois les murs du Musée international du manga de Kyoto (Ouest), des dessins originaux de toutes ces œuvres de fiction, coéditées par le Louvre et Futuropolis, sont visibles jusqu'au 17 décembre à l'Université de Yokohama, près de Tokyo.
«L'année dernière, les responsables du Louvre nous ont sollicités. Nous avons été extrêmement surpris qu'un petit musée comme le nôtre reçoive une proposition de collaboration avec un lieu aussi important que le Louvre», raconte Shizo Ueda, secrétaire général du Musée international du manga de Kyoto.
«Hirohiko Araki faisant partie des artistes choisis par les responsables du Louvre pour créer une bande dessinée, le Japon leur est apparu comme un lieu naturel pour cette exposition», présume-t-il.
«Le Louvre, qui présente l'art ancien, et la BD, qui est un médium moderne, sont a priori deux mondes hermétiques, mais rien n'interdit de les relier», souligne pour sa part Fabrice Douar, éditeur au Louvre.
«Nous nous sommes dits qu'il était peut-être pertinent d'utiliser le vecteur de la BD pour "dépoussiérer" l'image du musée et attirer les jeunes. Nous avons consulté des auteurs auxquels nous avons offert une carte blanche pour imaginer une fiction, pourvu qu'elle ait un lien avec le Louvre, que ce soit une œuvre, un artiste, une salle, le musée dans son ensemble», détaille-t-il.
Pourquoi Araki du côté japonais, alors même que ce mangaka n'est pas le plus populaire en France? «J'avais en tête plusieurs auteurs de manga, et lui a été vite enthousiaste. Je songe désormais à d'autres, comme Jiro Taniguchi, bien plus connu du lectorat hexagonal», confie M. Douar.
Au Japon, pas de souci de notoriété pour Araki. Ce « sensei » (maître) est encensé et sa présence parmi les cinq artistes retenus a attiré ses fans.
«Nous avons reçu quelque 10 000 visiteurs en moins d'un mois, c'est au-delà de nos prévisions», se réjouit M. Ueda.
«Les lecteurs de manga nippons ne connaissent pas la bande dessinée, contrairement aux Français qui apprécient le manga, mais grâce aussi à la présence du mot Louvre, un lieu d'art adoré des Japonais, l'exposition a suscité un fort intérêt», analyse-t-il.
Dans la salle sombre, spécialement aménagée du fait des contraintes de conservation des œuvres imposées par le Louvre, les visiteurs, hommes et femmes de tous âges, ont pu admirer les extraits des créations de Nicolas de Crécy (Période glaciaire), Bernar Yslaire et Jean-Claude Carrière (Le ciel au-dessus du Louvre), Eric Liberge (Aux heures impaires) et Marc-Antoine Mathieu (Les sous-sols du Révolu).
Avec Rohan au Louvre, ils ont en outre découvert un autre Araki, lequel est surtout connu au Japon pour son interminable fresque Jojo no kimyo na boken («Jojo, bizarre adventure»).
«Les visiteurs disent que même s'ils ne peuvent pas lire les bulles de ces planches, puisqu'elles sont écrites en français, ils apprécient les dessins qui sont autant d'œuvres unitaires», souligne Hiroko Nakamura, porte-parole du musée de Kyoto.
«Ce lieu a pour particularité d'être aussi un centre de recherches qui n'est pas limité au manga japonais, mais qui intègre des travaux sur la bande dessinée européenne ou bien le "comics" américain dans le but également de faire découvrir aux Japonais les artistes étrangers», insiste M. Ueda.
Il s'appelle Rohan Kishibe, il est japonais. Ce dessinateur de manga est doté d'un curieux pouvoir qui le conduit à Paris, au Louvre. Rohan est le héros d'une des bandes dessinées publiées par le prestigieux musée français et qui font l'objet d'une exposition au Japon.Sous l'intitulé «La bande dessinée revisite le Louvre»,...
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