Les économistes s'attendaient plutôt à ce que l'économie progresse de 1,4 % de juillet à septembre, après une hausse de 2,3 % au deuxième trimestre et de 5,8 % au premier.
Pour la première fois cette année, l'économie canadienne s'est même fait dépasser par celle des États-Unis au troisième trimestre, la croissance américaine ayant atteint 2,5 %.
La croissance canadienne est la plus faible des pays du G7 après l'Italie, a souligné Douglas Porter, économiste de la Banque de Montréal (BMO). Une croissance digne « d'un escargot », a renchéri la banque CIBC.
Pire, en septembre, l'économie a même trébuché au Canada, le PIB reculant de 0,1 % sur une base mensuelle, alors que les analystes tablaient sur une croissance de 0,1 % par rapport au mois d'août.
Cette mauvaise performance s'explique surtout par la chute des exportations, notamment vers les États-Unis, pays qui absorbe près des trois quarts des livraisons canadiennes à l'étranger.
Au troisième trimestre, les exportations étaient en baisse de 1,3 % par rapport au trimestre précédent et de 5 % en rythme annuel. Elles avaient auparavant augmenté pendant quatre trimestres consécutifs. Les importations, elles, ont bondi de 6,4 % en rythme annuel.
La BMO calcule que les exportations ont amputé la croissance de 3,4 points de pourcentage au troisième trimestre.
« C'est la faute au dollar canadien », ont indiqué les économistes de la CIBC. Le dollar canadien s'est raffermi face au billet vert américain depuis le début de l'année et atteint maintenant presque la parité, ce qui pénalise les exportations canadiennes vers les États-Unis.
L'investissement dans l'immobilier était également en baisse pour la première fois depuis le début de 2009, chutant de 1,3 % d'un trimestre à l'autre et de 5,3 % en rythme annuel. Le commerce de gros et le secteur de la finance et des assurances ont également reculé.
En revanche, les dépenses de consommation (+3,5 % en rythme annuel), l'investissement des entreprises (+19,8 %) et les dépenses gouvernementales (+0,9 %) ont contribué à la croissance.
« La croissance enregistrée au troisième trimestre a été principalement attribuable au secteur de la fabrication, au secteur minier et au secteur public », a indiqué l'institut national Statistique Canada.
Ces chiffres laissent prévoir que la banque centrale canadienne ne resserrera pas avant plusieurs mois son taux directeur, alors qu'elle avait été la première du G7 à le faire cet été, procédant à trois hausses consécutives qui l'avaient porté à 1 %.
La plupart des économistes s'attendent maintenant à ce qu'elle observe même une pause pendant toute la première moitié de 2011.
Seule consolation, l'économie canadienne a retrouvé la taille qu'elle avait avant la récession, alors que celle des États-Unis est encore à 0,6 % de son sommet d'avant la crise, a souligné la banque TD.
Les économistes anticipent un quatrième trimestre encore difficile au Canada, avec une croissance légèrement supérieure à 2 %, mais en dessous des 2,6 % prévus par la Banque du Canada.
commentaires (0)
Commenter