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Culture - Rencontre

Yves Bady, ou l’itinéraire d’un passionné

Peintre, photographe et écrivain, Yves Bady est retourné au Liban après une longue absence afin de poser les jalons d'un grand projet photographique qui lui tient à cœur et qui lui permet de renouer avec ses racines.

Yves Bady, un regard nouveau et renouvelé. (Michel Sayegh)

C'est par un heureux concours de circonstances qu'Yves Bady, de son vrai nom Bady al-Dahdah, descendant de cette famille libanaise qui remonte au XIIIe siècle, a décidé de retourner sur la terre de ses ancêtres. Un pays qu'il avait quitté à l'âge de sept ans.
Ainsi, à l'invitation de son cousin Jean-Claude Boulos, Yves Bady, devenu célèbre photographe, a débarqué dans son Beyrouth natal, disposé à mettre sur pied un projet qui le triture depuis quelque temps.
Une enfance passée en Guadeloupe puis un bref passage au Liban et, enfin, un séjour prolongé à Paris, c'est trop peu pour résumer l'itinéraire de ce passionné de l'art, ce curieux de la vie. Un parcours qui peut se raconter en trois passions : celles de la peinture, de la photo et enfin de la littérature. «C'est accidentellement, dit Yves Bady, que je rencontre le chanteur Charles Aznavour qui m'a mis le pied à l'étrier du monde de la peinture. Ainsi, il m'a fait rencontrer un directeur de galerie, agent également de Salvadore Dali à l'époque. Je suis donc allé chez lui à Cadaques pour deux jours et j'y suis resté six mois.» Le grand peintre surréaliste ne le laisse pas partir et Yves Bady devient alors son élève. «La photo n'était pas encore née, précise-t-il. Par la suite, j'ai continué à peindre pendant une quinzaine d'années.»

Des virages de vie
Par un autre concours de circonstances, la photo s'installe dans sa vie et suivra durant quelque temps un chemin parallèle à la peinture. «Un grand écart entre les deux disciplines avec un amour fou pour l'une ou l'autre. J'avais bien gagné ma vie en tant que peintre, poursuit-il, j'ai monté donc mon studio de photo.» Yves Bady a la chance de travailler alors avec des magazines comme Vogue, Elle, Cosmopolitan ou Harper's Bazar, avec parfois de petites bifurcations vers d'autres modes de travail.
En 2000, alors qu'il connaît une rupture dans sa vie personnelle, Bady rompt avec le travail artistique. Il se mettra alors à l'écriture. «Je sentais, avoue-t-il, que je n'avais plus rien à dire en peinture et qu'il me fallait un autre moyen de m'exprimer.» De nouveau installé à Paris, le peintre reprendra l'appareil photo grâce à une petite manœuvre photographique accidentelle qui lui ouvre des horizons nouveaux. Pierre Cornette de Saint-Cyr, commissaire priseur et ami de longue date, l'encourage alors à s'investir tout en se démarquant des autres.
Peinture photographique ou photographie picturale ? Toujours est-il que Yves Bady puise dans la peinture l'intuitif, le fugace, mais aussi le dynamique pour enrichir sa photo. Jamais statiques, ses clichés reproduisent la vie, les paysages urbains, mais aussi la vie moderne trépidante. Comme une mise en scène, le cadre est élaboré, travaillé afin de donner vie à tout ce qui l'habite. Mouvement et fixité cohabitent, se juxtaposent et se chevauchent. Le noir et le blanc se marient dans un même espace. « J'aime travailler sur le net, le fixe et le flou », dit Bady.
Aujourd'hui donc de passage à Beyrouth, il visite la ville en redécouvrant sa ville et capte les impressions. «Le soleil de ce pays n'est pas écrasant, signale-t-il, il est chaud et un peu grisâtre en fin de journée. » De son regard, «non de touriste, ajoute-t-il, ni de nostalgique, mais un regard neuf et vierge », il fixe les images.
Ce Beyrouth qu'il traque, c'est son Beyrouth à lui, constamment renouvelé; des images qu'il compte compiler dans un ouvrage. En attendant de rencontrer les galeristes et les responsables artistiques qui donneront forme à ce projet, Yves Bady avoue son grand bonheur d'être enfin allé à la rencontre de sa ville.
C'est par un heureux concours de circonstances qu'Yves Bady, de son vrai nom Bady al-Dahdah, descendant de cette famille libanaise qui remonte au XIIIe siècle, a décidé de retourner sur la terre de ses ancêtres. Un pays qu'il avait quitté à l'âge de sept ans. Ainsi, à l'invitation de son cousin Jean-Claude Boulos, Yves Bady, devenu...

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