Après l'accueil officiel à l'Aéroport Rafic Hariri, le chef du gouvernement turc se rendra directement au palais de Baabda pour une réunion de travail avec le président Michel Sleiman. Il s'entretiendra ensuite à Aïn el-Tiné avec le chef du législatif, Nabih Berry. En milieu de journée, il effectuera une visite au Akkar, plus précisément à Kouchra et Aïdamoun, où vivent des familles d'origine turque qui ont obtenu la nationalité libanaise mais qui continuent de parler le turc et qui restent attachées à leurs racines, grâce notamment à la construction d'une école turque et d'un hôpital turc, édifiés suite à une aide du gouvernement d'Ankara.
En début de soirée, M. Erdogan se rendra au Grand Sérail pour une réunion de travail avec le Premier ministre, Saad Hariri. Ces entretiens porteront principalement, en sus de la conjoncture politique, sur les relations économiques et sur le projet d'acheminement de courant électrique et de gaz de Turquie. Un projet de création d'une société mixte libano-turque sera également discuté. Cette réunion sera suivie d'une conférence de presse conjointe et d'un dîner offert par M. Hariri au Grand Sérail en l'honneur de son hôte.
Demain, jeudi, M. Erdogan participera, aux côtés de M. Hariri, à l'ouverture d'un congrès de l'Union des banques arabes qui se tiendra à l'hôtel Phoenicia. Il se rendra ensuite au Liban-Sud pour inspecter le contingent turc de la Finul. À Saïda, il parrainera l'ouverture d'un hôpital turc spécialisé assurant des soins aux blessés atteints de grandes brûlures. Édifié sur une superficie de 4 000 mètres carrés, cet hôpital a pu être construit grâce à un don de 20 millions de dollars accordé au Liban par le gouvernement turc.
La contestation arménienne
Cette visite intervient dans un climat de contestation arménienne. Les trois partis arméniens, le Tachnag, le Ramgavar et le Hentchag ainsi que des chefs spirituels des communautés arméniennes ont ainsi appelé à un rassemblement demain, jeudi, à 13 h, à la place des Martyrs pour protester contre la visite du Premier ministre turc. Des banderoles dénonçant cette visite ainsi que la politique turque dans la région ont, d'autre part, été accrochées dans la région et la périphérie de Bourj-Hammoud. Par ailleurs, dans une déclaration à la presse, le député Hagop Pakradounian a invité les Libanais à participer au sit-in de demain. « Sur quelle base intervient la visite du Premier ministre turc au Liban ? » s'est interrogé M. Pakradounian. « Quel rôle cherche-t-il à jouer et quel est l'acquis qu'il pourrait apporter au Liban pour qu'on lui réserve un accueil officiel et populaire ? »