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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Un condamné risque d’être exécuté avec un anesthésiant pour animaux

Le thiopental, le seul anesthésiant autorisé dans tout le pays, est en rupture de stock.
Depuis plusieurs mois, certains États américains peinent à trouver du thiopental, le seul anesthésiant autorisé dans tous le pays comme premier des trois produits administrés pour tuer un condamné à mort. « Le premier produit injecté est crucial parce que, s'il est correctement administré, le thiopental placera le condamné dans un état d'inconscience qui lui permettra de ne pas sentir les effets du deuxième et du troisième produit », explique Elizabeth Semel, professeur à l'université de Berkeley spécialisée dans les questions de peine de mort. Le seul laboratoire américain fabriquant cet anesthésiant est cependant en rupture de stock jusqu'à début 2011 au plus tôt.
Mais les États n'ont pas pour autant renoncé à mener à bien les exécutions prévues, rivalisant d'imagination pour pallier l'absence de thiopental. Le 27 octobre, l'Arizona (Sud-Ouest) a exécuté Jeffrey Landrigan, 48 ans, avec du thiopental importé, en refusant de dévoiler son origine mais avec la bénédiction de la Cour suprême. Le 14, l'Oklahoma a mis à mort Donald Wickerly, 41 ans, à l'aide d'une dose d'anesthésiant empruntée à l'Arkansas voisin. Le même Oklahoma se propose de substituer au thiopental du pentobarbital pour exécuter le 16 décembre John Duty, 58 ans, condamné pour le meurtre en 2001 d'un codétenu alors qu'il purgeait plusieurs peines de prison à vie pour viol et braquage.
« En l'absence d'expertise, d'essai clinique et d'études scientifiques capables de donner une idée des effets du produit, M. Duty deviendrait le sujet humain de l'expérimentation d'une méthode d'exécution jamais testée auparavant », écrivent dans leur requête les avocats du condamné. Ils s'inquiètent que leur client soit transformé en « cobaye » d'une nouvelle méthode d'exécution. En déclarant constitutionnelle l'injection mortelle à trois produits, la Cour suprême avait reconnu en 2008 que « l'administration des deux autres drogues serait de la torture s'il y avait le moindre problème avec la première », précise Megan McCraken, avocate spécialisée dans la peine de mort. « C'est une question de transparence », renchérit Jen Moreno, une autre avocate spécialisée. « Un État ne devrait pas être autorisé à changer de produit en catimini, sans aucun examen pour savoir s'il marchera aussi bien », déclare-t-elle à l'AFP.
Dans sa réponse, l'Oklahoma rappelle que le pentobarbital « est connu pour ses larges usages vétérinaires » et assure qu'il a « déjà été utilisé et expérimenté » pour ses effets barbituriques sur des hommes. Le juge fédéral Stephen Friot a convoqué une audience pour vendredi prochain afin d'examiner l'état des connaissances sur cet anesthésiant utilisé pour euthanasier les animaux et déterminer si l'Oklahoma peut être autorisé à modifier son protocole d'exécution en changeant de produit.
« Pourquoi les États n'attendent-ils pas janvier pour que le thiopental soit à nouveau en vente ? Parce qu'ils veulent mener à bien les exécutions prévues », commente Elizabeth Semel. « Faites-nous confiance, nous savons ce que nous faisons et nous devons pouvoir le faire à huis clos comme nous l'avons toujours fait », assure-t-elle pour résumer leur état d'esprit.
Depuis plusieurs mois, certains États américains peinent à trouver du thiopental, le seul anesthésiant autorisé dans tous le pays comme premier des trois produits administrés pour tuer un condamné à mort. « Le premier produit injecté est crucial parce que, s'il est correctement administré, le thiopental placera le...

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