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Culture - Événement

Algérie : un festival international de BD à succès

Tous curieux comme des enfants, ils se bousculent de 7 à 77 ans au 3e Festival international de la bande dessinée à Alger (FIBDA), une manifestation à succès dans un pays qui a renoué avec le monde après des années d'isolement provoquées par les violences islamistes.

Grand participant, Derib, le bédéiste suisse.

Les stars et bédéistes venus de 36 pays, France, Belgique, Cameroun, Nigeria ou États-Unis, participaient à ce «Dialogue en bulles» jusqu'à dimanche sous des chapiteaux érigés dans les hauteurs d'Alger.
Le père de M'quidèche, personnage mythique des contes populaires de l'Algérie, est là. Ahmed Haroun avait créé en 1969 le premier mensuel en BD avec trois compères : Mohammad Aram, Maz, Brahim Guerroui et Slim, créateur du Gatt M'digouti (le chat dégoûté), parti s'installer en France.
M'quidèche, édité en français et en arabe, a fait rêver des générations avant de s'éteindre en 1974. Les 50 ans de carrière d'Ahmed Haroun ont été récompensés du prix d'honneur FIBDA 2010.
«Le FIBDA est une très bonne chose, les organisateurs ont tout fait pour rallumer le flambeau de la BD car depuis 1986, l'Algérie n'a rien fait», regrette Haroun. 1986 marque la dernière exposition de BD dans son pays.
Cette année, la Suisse est à l'honneur avec une dizaine de bédéistes, dont le pionnier Derib. Elle le sera aussi au Salon international du livre d'Alger à la fin du mois.
Parmi les thèmes de l'édition 2010, la Palestine, en BD bien sûr, mais avec des photos et une conférence sur «Les conflits du Moyen-Orient en BD». L'Américain Joe Sacco, qui n'a pu venir, est présent avec son album Gaza 1956.
Son compatriote Josh Neufeld avoue au journal el-Watan être venu à Alger «pour en apprendre davantage». Son A.D: New Orleans after the Deluge, une BD racontant la catastrophe Katharina, fin août 2005, dans cette ville du sud américain, fait un tabac aux États-Unis.
Il a «soif de s'ouvrir à d'autres cultures». Les Américains ignorent les langues étrangères et les BD ne sont pas traduites, hormis les Tintin, Astérix ou les mangas japonais, se plaint-il.
Les Français Laurent Galandon et Dan Alexandre ont présenté leur deuxième album de Tahya el-Djazaïr (Vive l'Algérie), racontant le combat d'un Français aux côtés des Algériens indépendantistes. «Pour moi, dit Galandon, l'intérêt c'est que c'est un festival de rencontres.»
Sana, ses enfants de six et sept ans tout excités par les croquis, avoue que sa progéniture est devenue «totalement accro : c'est tout bénef, puisque ça leur permet d'améliorer leur français et même l'arabe».
Elle a d'ailleurs profité des rabais (30%) sur les ventes de BD à la FIBDA en cherchant, tout comme le reste du public, les dédicaces des bédéistes, dont nombre sont à l'œuvre dans des ateliers. Parmi ceux-ci, le Belge Étienne Shreder qui accompagne depuis trois ans ce festival qui l'a récompensé cette année d'un prix spécial.
Mohammad Faci, producteur de cinéma, note qu'«un travail est fait avant que le festival ne commence et il y a le suivi des lauréats, pour voir ce qu'ils deviennent, s'ils sont publiés».
Il se réfère au concours de jeunes talents et espoirs scolaires d'Algérie, organisé par le FIBDA à partir d'avril. Pour l'étranger, ils sont cette année une vingtaine de bédéistes à participer à un autre concours dont le vainqueur, annoncé dimanche, empochera 2000 euros.
Une ouverture sur le monde, dont l'Algérie a été cruellement privée en deux décennies de violences qui ont fait des dizaines de milliers de victimes.
Les stars et bédéistes venus de 36 pays, France, Belgique, Cameroun, Nigeria ou États-Unis, participaient à ce «Dialogue en bulles» jusqu'à dimanche sous des chapiteaux érigés dans les hauteurs d'Alger.Le père de M'quidèche, personnage mythique des contes populaires de l'Algérie, est là. Ahmed Haroun avait...
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